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"J’ai progressé en tant que basketteuse" : Laëtitia Guapo est de retour à Bourges après une année avec l'équipe de France 3x3

Après une année passée avec l’équipe de France 3x3, vous revoici sous la tunique tango. Quelles sensations cela vous procure-t-il ?

Je suis trop contente de revenir à Bourges et de revenir au 5x5. Contente de revoir tout le monde et de rencontrer les nouvelles têtes. Que ce soit au niveau du staff ou des joueuses, il y a eu du changement. Mais j’arrive quand même en terrain connu.

Dans quel état d’esprit êtes-vous au moment de renouer avec le 5x5 ?

Il y a de nouveaux objectifs à relever, avec l’Euroligue et le championnat à jouer à fond. Pas d’appréhension, ça reste du basket et ça fait vingt ans que je pratique.

Votre année 3x3 s’est terminée par une élimination dès la phase de poule lors des Jeux olympiques de Paris. Comment avez-vous procédé pour évacuer cette déception ?

Déjà, ce qui était bien, c’est que Franck (Seguela, son compagnon, membre de l’équipe de France masculine 3x3, NDLR) a décroché une médaille d’argent. Je la prends un peu pour moi car on faisait les Jeux à deux. Personnellement, j’étais forcément très déçue mais sa médaille m’a aidée, un peu sur le coup, à encaisser. Après avoir fêté sa médaille, il fallait que je prenne du temps pour moi. Je suis partie dans ma maison de campagne en Lozère, sans réseau, avec ma famille, pour faire des jeux de société, du vélo, du sport en plein air… Tout ce que j’adore : les choses simples de la vie qui me font toujours beaucoup de bien. Ça a été court, mais le fait de me repencher sur de nouveaux objectifs en 5x5 m’aide à passer à autre chose.

Avez-vous digéré totalement cette déception ?

C’est comme un deuil, je pense que ça ne se fait pas en trois semaines… C’est encore en travers de la gorge et ça le sera toujours. Mais bon, il n’y a pas mort d’homme. Oui, c’est une grosse déception, mais c’est la vie.

À froid, quels enseignements tirez-vous de cette année de basket 3x3 ?

Humainement, c’était une expérience inoubliable, je n’ai jamais vécu une telle année. C’est vraiment dommage que ça n’ait pas payé, car je pense qu’on le méritait. Je retiens aussi que je fais ce métier pour prendre du plaisir, et peu importe l’objectif, il ne faut jamais que je l’oublie.

Avez-vous analysé cet échec ?

On n’en a pas reparlé collectivement. On a toutes basculé aussi sur d’autres objectifs, il y avait déjà la Coupe d’Europe 3x3 la semaine dernière… Mais bon, on perd deux matchs de un point, on n’a pas été nulles non plus. Je me souviens, en 2022, on avait une bonne étoile et on avait gagné beaucoup de matchs d’un point ou après prolongation… Ça se joue à des détails. Après, je pense qu’on ne s’est pas fait plaisir, on était dans l’effet boule de neige négative, en se disant “il faut qu’on y arrive”, et ça n’a peut-être pas été le bon fonctionnement. Malgré tout, je suis fière de nous et du visage affiché jusqu’au dernier match, en étant des guerrières et en se battant avec nos tripes.

Finalement, fallait-il rester dans le même schéma que les années précédentes et ne pas changer une formule qui payait ?

Non pas du tout. Jamais on n’avait eu un tel niveau au 3x3. Je suis vraiment contente de cette année et je sais que j’ai progressé en tant que basketteuse aussi. Je pense que pour 2028, il faut garder ce fonctionnement. Les Allemandes, qui ont remporté l’or, ça fait un petit moment qu’elles sont pros uniquement en 3x3 justement.

Personnellement, le 3x3 reste un projet pour la suite de votre carrière ?

Carrément ! J’ai toujours l’ambition d’aller chercher une médaille olympique en 3x3 et de continuer avec l’équipe de France sur les Women Series les étés.

Propos recueillis par Nicolas Werquin

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