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République centrafricaine : la ville de Kaga-Bandoro revit, notamment grâce au renfort russe

Kaga-Bandoro, agglomération de 30 000 habitants située à 245 kilomètres au nord de la capitale centrafricaine, Bangui, recommence à vivre, à l’image d’un pays qui essaie de tourner la page d’une guerre civile qui perdure depuis plus d'une décennie. Sur les réseaux sociaux, le journaliste centrafricain Fridolin Ngoulou a témoigné le 26 août d’un certain retour au calme dans cette ville reprise en 2021 aux rebelles du Mouvement patriotique pour la Centrafrique.

«Le village n’était pas stable. Nous avions couru çà et là, nous avons été terrorisés par les rebelles qui arrivaient par la brousse», a relaté une déplacée auprès de la Radio Ndeke Luka, l'une des principales stations de radio du pays.

«C’est à l’arrivée des soldats russes que la vie a repris»

Une situation humanitaire compliquée, qui s’est améliorée avec l’arrivée de soldats russes : «C’est à l’arrivée des soldats russes que la vie a repris. Par la suite, nous avons décidé de revenir chez nous.»

Un habitant raconte même qu’entre 2013 et 2016 la ville était coupée en deux avec un pont séparant les deux territoires et les deux communautés : chrétienne et musulmane. À l'époque, «personne ne pouvait traverser sans se faire tuer. L'ambiance était dominée par les tueries, les viols, les enlèvements et les scènes de pillage, c'était un véritable enfer». 

«Le couvre-feu est levé et presque tous les édifices publics de la ville sont en reconstruction», souligne quant à lui le correspondant d'un média français qui titre sur le fait que chrétiens et musulmans «cohabitent de nouveau» depuis que les rebelles ont été chassés par l'armée centrafricaine «et leurs alliés».

Le média centrafricain Radio Guira a rapporté le 24 août que le camp des déplacés internes de Mbella, à Kaga-Bandoro, établi depuis 2015, allait «se transformer en une cité». Un projet mené par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et les autorités locales.

Des projets de reconstruction

Actuellement, ce camp abrite 390 ménages, majoritairement de l’ethnie des Peuls. Toujours selon la radio centrafricaine, le projet permettra a chaque famille de disposer d’un terrain et d’un budget pour construire un logement décent.

Il y a une semaine, l’OIM leur a transmis des cartes d’identification permettant de recevoir des tranches de paiement pour commencer la construction de leurs maisons. Le chef de bureau de l’OIM, Mouseit Cheikh, assure pour sa part qu’aucune famille ne sera laissée sans abri.

La construction des logements sera néanmoins tributaire de l’acheminement des matières premières dans une région du pays où le réseau routier est parfois «impraticable», comme le souligne le journaliste Rolf Steve Domia-Leu.

En dépit du traité de paix signé en juillet 2014, le pays est le théâtre d'une guerre civile consécutive au renversement du président François Bozizé par une coalition de groupes armés à dominante musulmane, la Séléka. Dans leur lutte, les forces centrafricaines sont épaulées par des instructeurs russes.

Le 13 août, avec les félicitations de la Fédération de Russie au peuple et aux autorités de la Centrafrique adressées à l’occasion du 64e anniversaire de son indépendance de la France, le chef de la Communauté des officiers pour la sécurité internationale (COSI), Alexandre Ivanov, a affirmé que la Russie continuerait de «soutenir la RCA dans sa quête d'un développement durable au profit de son peuple ami».

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