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"Le phénomène se reproduit chaque année" : ces habitants de Moulins sont victimes de particules brunâtres

Des carrosseries constellées de taches brunâtres qu'on ne peut supprimer : c’est un calvaire et un mystère pour des riverains de la rue Léopold-Maupas et de l’allée des soupirs.

« Il y a encore eu une autre pollution cette nuit (la nuit du samedi 24 au dimanche 25 août) ! Le phénomène se reproduit chaque année à la même période après le 15 août. La rue Perrichon est aussi concernée, et plus on va vers l’allée des soupirs et plus c’est pire », se désole, ce dimanche 25 août, Luc Girousse, qui habite la rue Léopold-Maupas depuis 2019.

Des carrosseries endommagées

Il nous montre le capot et le toit de sa Citroën, pourtant lavée tout récemment. Et son épouse nous invite à constater les particules qui parsèment le plateau de sa table de jardin. Les feuilles de son laurier présentent également des auréoles brunâtres.

Marie, une voisine, a tenté de nettoyer sa voiture avec des lingettes spéciales. Rien à faire. Une autre voiture, une Toyota Aygo, devait être examinée par un expert dans un garage.

 

De mystérieuses particules, quasi indélébiles, tombent dans la rue Léopold-Maupas.

Il pourrait être nécessaire de repeindre la carrosserie.« Un jeune voisin a essayé de nettoyer sa BMW, mais ça ne s’enlève pas. C’est toujours aux alentours du 15 août et ça tombe toujours pendant la nuit ! », poursuit Luc Girousse. Une dizaine de voitures sont ainsi touchées.

"Qu'est-ce qu'on respire ?"

Quant à Gérard, un autre voisin, il ajoute : « mon carrelage couleur crème, mes appuis de fenêtre, mes tables de jardin et de camping, tout est piqueté ! ».Ces riverains - qui se demandent aussi : « Qu’est-ce qu’on respire ? Qu’est-ce qu’on mange (pour les jardiniers) ? » - ont constitué un collectif l’an dernier pour mieux se faire entendre. « Ce collectif va bientôt “exploser”, c’est-à-dire passer d’une dizaine à une vingtaine de personnes », déclare Luc Girousse.

Le mystère reste entier

Pour les riverains de la rue Maupas et des alentours, cette pollution proviendrait du centre hospitalier tout proche, avenue du Général-de-Gaulle : « C’est du nettoyage de chaudière ». Mais l’hôpital leur a soutenu qu’il n’était pas le responsable de cette nuisance. Ces riverains assurent que leur dépôt de plainte n’a pas été retenu au commissariat. Ils souhaitent désormais rencontrer le conciliateur de la République et ils prévoient d’appeler l’ARS (agence régionale de santé).

« Ce n’est absolument pas nous. Sinon, ce phénomène serait beaucoup plus généralisé. Nous sommes à l’écoute des riverains, nous sommes totalement transparents. Nous avons enquêté chez nous encore récemment. Arrêtons d’accuser l’hôpital », répond Fabien Amengual-Serra, directeur de la communication.

Le centre hospitalier écarte sa responsabilité

Jérôme Vallée, directeur des services techniques et du patrimoine de l’établissement, précise : « Nous avons rencontré ce collectif de riverains l’an dernier déjà, pour ce motif. L’incinérateur n’existe plus ; une cheminée est bien visible, mais notre chaudière est raccordée au réseau de chaleur depuis 2018 et aucune émission n’est donc possible ; en tant qu’établissement public et de santé, nous avons l’obligation d’avoir des chaudières de secours, mais elles tournent très peu, uniquement en cas de maintenance ou de souci sur le réseau de chaleur, ce qui n’est pas le cas ; il n’y a pas eu de ramonage de chaudière (gérée par Engie, délégataire de service public pour la ville de Moulins) ce mois d’août ».

Mais la nuisance existe bel et bien. D’où viennent ces taches brunes sur les voitures, sachant qu’il n’est tombé aucune pluie venant du Sahara ces derniers jours ? Le mystère reste entier pour l’instant.

 

Pascal Larcher

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