"Je regardais la télé, il est monté sur mes genoux" : à Clermont-Ferrand, les rats s'attablent chez l'habitant
Tout a commencé par « quelques petites crottes dans son garage », de la rue Edmond-Rostand. Claude a ensuite aperçu une ombre passer dans sa cuisine, puis dans son salon. « C’était dans la pénombre, je me suis posé des questions et j’ai posé un piège à souris pour voir… » Et puis, « un soir où je regardais la télévision, j’ai vu un rat. Il est monté sur mes genoux. Il voulait visiblement être copain avec moi. Ça a été la fois de trop?! ».
Débutent alors la paranoïa et le stress. « Je le savais dans ma maison. J’ai trouvé des déjections dans mon lit… » En se levant au lendemain de sa première entrevue, Claude se retrouve nez à nez avec son visiteur. « Il était derrière la porte. J’ai eu très peur d’une morsure. J’ai lu des tas de livres sur les rats car j’ai longtemps habité dans le XVIIIe arrondissement de Paris qui grouillait de surmulots. »
« Je n’ai pas réussi à le tuer… »S’il a tenté de ne pas céder à la panique, Claude s’est lancé dans une opération commando pour le capturer. « J’ai commencé par mettre des gâteaux, du fromage. Ça n’a pas marché. En me renseignant, j’ai vu qu’ils étaient friands de beurre de cacahuètes et de viandox. J’en ai mis sur un bout de pain. Ça a tout de suite marché. » Pris au piège dans une cage équipée d’une trappe, le rat de Claude a perdu la bataille… mais pas la guerre. Penaud, le Clermontois a finalement confessé sa faiblesse. « Je n’ai pas réussi à le tuer. J’aime trop les animaux. Je l’ai donc relâché. »
« Mon mari est tombé nez à nez avec eux »Cette assistante maternelle clermontoise a elle aussi vécu une cohabitation forcée avec les rats. Elle en demeure traumatisée. Tout a commencé par des indices d’une présence inconnue : « On a trouvé des crottes en descendant à la cave… » Si elle ne comprend pas tout de suite ce qui se trame sous ses pieds, les bruits et le comportement inhabituel de son chat alimentent sa psychose. « J’entendais des bruits la nuit et mon chat était bizarre. Je n’ai pas réalisé ce qui se passait. »
« Ils ont englouti les croquettes du chat »Jusqu’au jour où son mari est tombé nez à nez avec un rat en allant à la cave. « Ils avaient gratté, puis dévoré la porte. Ils sont rentrés dans le plancher, puis le plafond. Ils ont bousillé les vêtements. Ils sont montés au mur et ont réussi à atteindre la buanderie. Ils ont englouti les croquettes du chat et ont dévoré les boîtes en plastique qui contenaient des aliments. » Affolé, le couple a aussitôt attaqué la lutte. « J’ai acheté des produits. On en a tué deux mais très vite d’autres sont arrivés », se remémore l’assistante maternelle aux innombrables nuits blanches passées à guetter le moindre signe de présence.
Mais face à l’échec de cette stratégie « maison », les Clermontois ont fait appel à une société de dératisation spécialisée. « Ils nous ont expliqué l’invasion et pourquoi les produits que j’avais achetés dans le commerce n’avaient pas fonctionné. » Un mois après le début du traitement, les rats semblent avoir disparu.
Une victoire qui n’a rien effacé du traumatisme et de la perte financière causée par cet envahisseur aux dents féroces. « J’ai tout jeté. Les vêtements, les chaussures, ils m’ont bouffé les roues de mes poussettes, le tissu… Je l’ai vécu vraiment très mal… Je n’en pouvais plus. On n’imagine pas à quel point cela devient obsessionnel. » Touchés eux aussi, ses voisins ont eu moins de chance. « Ils sont rentrés dans leur maison après avoir grignoté la porte… Je vous laisse imaginer?! »
Carole Eon