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Pourquoi les soins palliatifs de l’hôpital du Puy viennent de fermer leurs portes

Les soins palliatifs du centre hospitalier Emile-Roux au Puy-en-Velay étaient organisés autour de deux services : une unité mobile (capable d’intervenir dans d’autres établissements du département) et une unité d’hospitalisation au sein de l’hôpital ponot. En moins de deux mois, les deux services viennent de fermer leurs portes. L’unité mobile a fermé fin juin et l’unité d’hospitalisation mercredi dernier, le 21 août.

Le départ des deux médecins

Dans les deux cas, la cause est la même : le départ des deux médecins, coup sur coup, de chaque unité de soins palliatifs, qui a précipité leur fermeture. Une décision qui n’est pas sans rappeler la fermeture survenue il y a deux ans de ce même service, déjà par un manque d’effectifs, de février à octobre 2022. Après la fermeture de l’unité d’hospitalisation, les malades présents dans le service mercredi dernier ont été transférés vers d’autres services. Même chose pour le personnel, réparti ici ou là en fonction des besoins.

« Nous sommes de nouveau sur un manque d’effectifs. C’est un problème récurrent à l’hôpital et le cas est le même pour le service des urgences »

 « Nous étions très inquiets d’une fermeture du service. La direction devait chercher des médecins pour remplacer ceux qui sont partis. Cette fermeture a été assez brutale », poursuit la responsable syndicale. « La direction cherche des médecins indispensables pour garder le service ouvert. Au niveau paramédical, l’effectif était pourtant au complet en soins palliatifs avec 5,8 ETP (équivalents temps plein) pour les infirmières et 6 ETP pour les aides-soignantes, auxquels s’ajoutent des psychologues, des secrétaires… Il ne manque « que » les deux postes essentiels de médecins, détenteurs d’un diplôme universitaire de soins palliatifs (DUSP), mais les titulaires sont rares et les candidats encore plus. « On regrette cette situation surtout pour nos patients. Ils ne bénéficient plus d’une structure adaptée… Même si dans les services les soignants font tout ce qu’ils peuvent, quand vous avez douze patients à gérer, ce n’est pas la même chose que lorsque vous en avez quatre. Cela a un énorme impact pour eux », reconnait-on au sein du service de soins palliatifs.

« Nos patients n’ont plus la structure adaptée »

« Pour la population, il est inquiétant de voir ces services fermer partiellement les uns après les autres. Au niveau de l’accès aux soins, cela est quand même problématique », pointe du doigt la porte-parole de la CGT santé.Pour les agents employés dans cette unité, les journées de travail sont atypiques avec des alternances jour-nuit sur 12 heures. En rebasculant sur d’autres services, avec des journées plus courtes, celles qui sont mamans d’enfants en bas âge, se voient soumises à des contraintes inattendues. « Cela va modifier tout leur planning déjà. Il y a aussi l’incidence sur leur vie personnelle. Celles qui doivent modifier leurs horaires de travail doivent faire changer les horaires à la crèche ou avec leur assistante maternelle par exemple. Cette fermeture subite des soins palliatifs perturbe beaucoup. La semaine dernière, les équipes étaient en pleurs. Elles ne savaient pas ce qu’elles allaient devenir ni comment elles allaient faire au quotidien. Tout cela est très difficile à gérer », fait remarquer Amandine Rabeyrin.

Du provisoire  qui dure

La crainte désormais, est de voir cette situation provisoire s’installer dans la durée, avec le spectre d’une fermeture définitive. « Cela peut durer encore longtemps. Il est difficile de trouver le personnel. Les fermetures temporaires laissent présager du définitif. On a l’exemple des urgences où cela fait plus d’un an et cela va durer encore longtemps… » conclut Amandine Rabeyrin pour la CGT.Contacté, le directeur de l’hôpital est pour l’heure absent et devrait réagir d’ici la semaine prochaine.

 

Lionel Ciochetto

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