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De la pêche alimentaire à la pêche gestion

Malgré toutes les contraintes d’une société de plus en plus perturbatrice sur les cours d’eau, la société de pêche de Saint-Germain-des-Fossés s’efforce de gérer au mieux cette pêche, devenue élément de loisir et de tourisme. Entre ouverture et rigueur.

Alain Blanchet et Roger Lepère, deux « vieux de la vieille », sont deux chevaliers de la gaule depuis l’enfance. Qui de mieux pour parler du « Garbaud » - le chevesne en vieux patois – nom de l’AAPPMA (*) de Saint-Germain-des-Fossés.

Rivière, ruisseaux et boires

C’est qu’il y a beaucoup à dire sur une association créée en 1913 qui gère « 32 km de rive de l’Allier, des ruisseaux, des boires et quelques 600 encartés. On en a compté jusqu’à un millier », assure le premier qui préside depuis 23 ans aux destinées du Garbaud.

Puisque l’on parle patrimoine, listons celui-ci : trois lots sur l’Allier. Le premier va du pont de l’Europe au pont Noir (noir parce que du chemin de fer), le second de ce même pont jusqu’au pont de Billy et enfin le dernier de Billy à la confluence du Credon avec l’Allier à Créchy.

« Nous avons des ruisseaux également en tutelle : le Jacquelin (1,5 km) sur la commune de Seuillet toujours en eau. Ce ruisseau fait l’objet d’une expérience menée par la Fédération quant à la protection de la truite autochtone, la fario, souligne le président. Ensuite, le Bas-Mourgon (2 km) qui inonde régulièrement la ville basse. Ses gros cours d’eau permettent la remontée des poissons de la rivière. »

L’AAPPMA de Saint-Germain-des-Fossés s’occupe aussi de boires. Avec la plus connue, la plus importante, la boire des Carrés. Mais aussi la boire dite à Nénesse (1 ha) du nom d’un personnage atypique, qui longtemps exploita les granulats. Et le Trou à Roland, nom de l’entreprise aussi, que l’on dénomme désormais la boire de Garbat (7/8 ha).

Quid de l’état de ce patrimoine ? « La boire des Carrés est un site de pêche exceptionnel mais aussi de reproduction. Tout est fait pour le poisson, s’enthousiasme René Lepère. La jussie étouffe les boires à Nénesse et surtout Garbat à la saison chaude. Nous avons essayé de mener des opérations d’arrachage mais nous avons été vite débordés. Le pire, c’est qu’à terme, le pourrissement de la plante pourrait combler l’étang. Dommage parce qu’il est en lien avec l’Allier en fortes eaux. »

Arrachage de la jussie donc en partenariat avec la LPO, qui gère la boire des Carrés (lire ci-dessous) . « Bizarrement, il y en a peu sur ce site. De gros travaux vont être menés. Aménagement du chenal et pose d’une vanne que nous aurons en gestion. Elle permet de laisser remonter l’eau de l’Allier puis de la retenir. Alors, on cassera notre tirelire, promet le président, pour rempoissonner la boire. Carpes, gardons, tanches, brochets, truites… Si les truites viennent de l’élevage de Ferrières, le reste est du poisson sauvage prélevé lors de curage d’étangs. »

« On recherche l’émotion »

Un beau cadeau pour les sociétaires. Mais qui sont-ils ? « Majoritairement des gens du bassin de Vichy, plutôt des tempes grises, sourit les deux complices. Mais, on voit de plus en plus de dames. Pour les jeunes, c’est difficile ou alors sur des pêches plus sportives comme le carnassier ou le silure. On recherche l’émotion. Avant, la pêche amenait un plus sur la table. Désormais, on gère la taille, le nombre de prises. On rejette à l’eau quasi toutes les prises. Pourquoi pas… »

Le Garbaud s’efforce de renouveler son public. « On offre des cartes de pêche aux écoliers de la commune. On répond aux sollicitations des écoles et des centres de loisirs pour des animations. » La dynamique reste aussi fragile qu’un bas de ligne.

(*) AAPPMA : association agréée de pêche et de protection des milieux aquatiques.

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