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La Boire des Carrés dans l'Allier, mieux faire connaître pour mieux préserver

Espace naturel sensible (ENS), tout est signifié dans les deux derniers qualificatifs. Naturel parce que, bien que l’homme ait participé à façonner le paysage, la nature y a repris ses droits. Sensible car l’activité humaine est à deux pas, toujours envahissante. La tentation serait de clore l’espace, interdit point barre. Le message est plutôt : ok pour pénétrer mais sur la pointe des pieds !

Le propos de Juliette Rabdeau, responsable LPO du site, est mesuré, étayé et ferme en même temps. « Si le premier mot est protection, l’espace a vocation à la sensibilisation. On ne met pas sous cloche, par contre il faut que la cohabitation entre le site et les visiteurs reste raisonnable. Près de 20.000 passages annuels tout de même. » En clair, il y a des sentiers pédagogiques, on reste dessus.

Afin que le message soit entendu, « tous les panneaux explicatifs sont actuellement revus. On change le contenu, les visuels. On communique beaucoup aussi lors des sorties guidées, grand public ou scolaires. Mieux que simplement interdire, expliquer le pourquoi des précautions. »

Inventaire de la flore et de la faune

Dans les missions de la LPO, on trouve aussi un large travail d’inventaire de la flore et la faune. « Mieux nous connaissons notre patrimoine, mieux nous pouvons affiner sa gestion. Nous apprenons constamment. L’an passé, nous avions quatre couples de guêpiers d’Europe nichant sur des talus de terre. Plus rien actuellement. Pourquoi ? Par contre, les sternes pêcheurs sont de retour. »

Le suivi hydrologique de la qualité et du niveau d’étiage fait partie des tâches. « Les fortes précipitations du printemps sont très appréciables. » Par contre, la présence de plantes envahissantes comme la renouée du Japon ou la jussie des marais est préoccupante. « Si rien n’est possible contre la première, l’arrachage de la seconde est un gros travail pour nos équipes. Tout comme l’entretien courant des sentiers et des zones d’embroussaillement. »

Le changement climatique change déjà la donne avec la venue de plantes plus méditerranéennes.

Un mot enfin sur l’écopâturage qui est mené depuis trois ans maintenant sur le site par un éleveur local. « Débuté avec des bovins, il est assuré maintenant par des ovins. Il nous a fallu changer tout le système de clôture. Un pâturage intéressant parce qu’il nous oblige à un suivi de la flore après passage des moutons, alors que le changement climatique change déjà la donne avec la venue de plantes plus méditerranéennes. »Bref, un milieu vivant qui évolue.

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