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En Corrèze, un chêne multicentenaire, qui a résisté à toutes les tempêtes, au coeur d'une légende

«Ce chêne date sans doute de la guerre de Cent ans. Il aurait été planté là où a été tué un capitaine anglais. Une urne était enterrée, contenant les cendres du soldat, la clé de son paquetage, et une pièce représentant l’empereur Romain Adrien » (*).Les légendes font partie du patrimoine d’un pays. Elles ont souvent une part de réalité bien qu’elles aient beaucoup été déformées au cours des temps. La présence des Anglais durant la guerre de Cent ans (1337-1453) en a fait naître plusieurs.

La tombe de l’Anglais

C’est le cas en haute Corrèze, dans la localité de Sarroux, de celle de la tombe de l’Anglais. Une vieille tradition rapporte le souvenir d’un combat qui se serait déroulé dans les communaux de Sauliac. Un capitaine anglais y aurait trouvé la mort. Il aurait été enterré à La Croix des Plaines, où une croix de fer a longtemps marqué l’emplacement de sa tombe.Dans cette même commune de Sarroux, le village de La Fourcherie conserve un très beau chêne qui pourrait, peut-être, avoir été planté à l’époque de Sully (1559-1641), ministre d’Henri IV et grand voyer de France, c’est-à-dire responsable des routes royales.

 

Il y a quelques années, une nouvelle légende a été attribuée à ce site du Plateau bortois en mêlant à l’ancienne légende des trouvailles bien réelles, mais situées toutefois dans d’autres endroits de la commune.Ainsi, comme l’indique une inscription « moderne », le chêne aurait été planté au XIVe siècle pour marquer la tombe d’un capitaine anglais. Après incinération, ses cendres, placées dans une urne avec une monnaie romaine, y auraient été déposées.

Un récit inexact ?

Bien que présenté comme réel, ce récit apparaît inexact. Aucun historien n’a situé un tel événement à La Fourcherie. Celui que rapporte la tradition s’est déroulé près du village des Plaines, à quatre kilomètres au nord-est de La Fourcherie.Par ailleurs, si des urnes funéraires romaines et des monnaies anciennes ont bien été retrouvées dans les environs de Sarroux, ce n’était pas sur le site de La Fourcherie.Enfin, les morts n’étaient pas incinérés au XIVe siècle et la pratique romaine de placer leurs cendres dans une urne avec une pièce était alors révolue depuis bien des siècles.Pour finir, encore faudrait-il admettre que le chêne soit âgé de près de sept ans, ce qui serait tout à fait exceptionnel mais ne correspond pas à son état actuel.Jean-Claude Sangoï, alors maire en 2015, avait pris le chêne de l’Anglais comme emblème de Sarroux. « La symbolique du chêne s’applique très bien à notre territoire », indiquait celui qui a terminé sa carrière professionnelle comme directeur du département d’histoire de l’université Jean-Jaurès, à Toulouse.

(*) Hadrien ou Adrien (76-138) a été la grande figure de l’Empire romain de 117 à 138.

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