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"Je lui ai fait du mal" : devant le tribunal correctionnel de Brive, un sexagénaire poursuivi pour voyeurisme commis sur une mineure

Le prévenu était aux premières loges pour entendre les déclarations du père de la victime, une fillette d'à peine dix ans : " Ce qui s'est passé ce jour-là, dans ces toilettes publiques, a bien sûr eu un impact. Cet été encore, ma fille ne pouvait pas dormir toute seule. Plusieurs fois, elle m'a demandé si le monsieur avait bien été arrêté..."

Imaginez : elle est passionnée d'équitation, se faisait une joie d'aller en faire ce jour-là. Tout a été gâché simplement parce qu'elle a voulu aller aux toilettes. Même moi, je me sens coupable de ne pas avoir été capable de la protéger.

Les remords de ce père, devant le tribunal correctionnel de Brive (Corrèze), le mardi 3 septembre 2024, ne sont pas justifiés. Le dispositif mis en place par le prévenu, ce jour de mars 2024, dans les toilettes publiques du site des Haras nationaux, à Arnac-Pompadour, ne visait pas spécialement sa fille.

Un portable posé sous le lavabo

C'est elle qui a découvert ce téléphone portable posé sous le lavabo et ce sont des adultes, immédiatement alertés, qui se sont aperçus que l'appareil était toujours en train de filmer. L'œil électronique a capté l'intimité de la jeune fille.

Les gendarmes ne tarderont pas à retrouver le propriétaire, notamment grâce aux selfies que contenait le téléphone. Poursuivi pour "voyeurisme commis sur une mineure" et "utilisation d'un moyen pour apercevoir, à son insu et sans son consentement, ses parties intimes", le presque sexagénaire, placé sous tutelle depuis des années, a reconnu les faits.

À son domicile, à Arnac-Pompadour, les gendarmes n'ont retrouvé aucune image à caractère pédopornographique, mais des films pour adultes, parfaitement légaux. " Comment en êtes-vous venu à vouloir filmer dans des toilettes publiques ?", a demandé le procureur. "Je regardais toujours les mêmes films".

Le parcours de vie du prévenu révèle de profondes carences affectives et sexuelles. "Ce n'est pas une excuse, mais une explication", a précisé la défense. Ancien pensionnaire du Glandier, cet ancien monastère qui accueillait de jeunes handicapés mentaux à Beyssac, le sexagénaire était venu s'installer à Arnac-Pompadour en 2017, pensant retrouver des connaissances.

"Je suis capable d'assumer mes actes"

Vivant de la seule allocation adulte handicapé, il n'a jamais été condamné et n'envisageait pas, selon ses dires, de diffuser la vidéo. "Je ne m'attendais pas du tout à ça. Rien, dans son attitude, ne le laissait présager", dira, à la barre, sa tutrice.

J'aurais pu la détruire en faisant ça, a reconnu le prévenu. Je me sens malheureux. Je lui ai fait du mal. J'ai fait une grosse connerie. Je suis capable d'assumer mes actes.

A-t-il véritablement compris qu'il avait franchi un interdit ? Le procureur a estimé que le prévenu, isolé socialement, "sans rapport charnel", présentait un "profil inquiétant". Ses réquisitions s'appuient sur un "accompagnement psychologique dans le carcan de la loi".

Le tribunal les a suivies : six mois de prison avec sursis probatoire durant deux ans, obligation de soins, mais aussi interdiction d'avoir une activité en contact avec des mineurs, interdiction de paraître aux Haras nationaux d'Arnac-Pompadour et aux abords des écoles et enfin, interdiction d'entrer en contact avec la jeune victime. Par ailleurs, le tribunal a ordonné la confiscation des scellés et une somme de 500 euros au titre du préjudice moral.

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Eric Porte

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