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L'enquête sur l'incendie de la tour Grenfell de Londres rend ses conclusions

Soixante-douze personnes ont péri dans cet incendie qui s'est déclaré le 14 juin 2017, et a mis moins d'une demi-heure à se propager à l'ensemble de cette tour de 24 étages occupée par des familles généralement modestes, dans l'ouest de Londres.

La cause ? Un revêtement de façade hautement combustible.

Menée par le juge à la retraite Martin Moore-Bick, la dernière phase de l'enquête veut comprendre comment un incendie, de faible magnitude au départ, a pu se propager aussi rapidement.

Des familles entières ont été prises au piège des flammes. Parmi elles, celle d'Abdulaziz El-Wahabi, 52 ans, décédé avec sa femme Faouzia, 41 ans, et leurs trois enfants, dont le plus jeune, Mehdi, avait huit ans.

Les plus jeunes victimes sont un enfant mort-né et un bébé de six mois, Leena Belkadi, retrouvée avec sa mère dans une cage d'escalier entre le 19e et le 20e étage.

Les habitants qui avaient appelé les services d'urgence ont été invités à rester dans leurs appartements et à attendre les secours. Largement critiquée, cette consigne a été revue depuis.
Revêtement "non conforme"
La première phase de l'enquête, publiée en octobre 2019, a conclu que le revêtement de la façade était la "cause principale" de la propagation de l'incendie.

La seconde, qui a débuté en janvier 2022, s'est concentrée sur des questions techniques telles que l'efficacité des tests de sécurité pour les matériaux de construction.

Au total, elles ont donné lieu à plus de 300 auditions et à l'examen de plus de 1.600 témoignages.

La catastrophe a laissé de nombreuses personnes vivant dans des bâtiments recouverts d'un revêtement similaire dans la crainte d'une nouvelle tragédie.

Certains survivants restent hantés par le drame, comme Emma Louise O'Connor, qui a confié à l'AFP qu'elle se figeait encore de peur en entendant une sirène de pompier.

Le gouvernement conservateur britannique de l'époque avait annoncé en 2022 que les promoteurs seraient tenus de contribuer davantage au coût du retrait de ces revêtements.

Mais le sujet est loin d'avoir été réglé.

Fin août à Dagenham, dans l'est de Londres, plus de 80 personnes ont dû être évacuées au milieu de la nuit après avoir été réveillées par de la fumée et des flammes dans un immeuble où les travaux de retrait de revêtements "non conformes" étaient en partie terminés.

Selon le commissaire aux incendies de Londres, Andy Roe, il reste encore environ 1.300 bâtiments dans la ville où des travaux de "remise en état" urgents doivent encore être effectués.
Poursuites pénales ?
L'une des associations de victimes, Grenfell United, a demandé des garanties quant à la mise en œuvre des recommandations de l'enquête.

Elle affirme que si les recommandations formulées à la suite d'une enquête sur un incendie survenu en 2009 dans un immeuble résidentiel de Londres avaient été mises en œuvre, l'issue de l'incendie de Grenfell "aurait pu être très différente".

Elle demande la création d'un nouvel organisme indépendant chargé de rassembler les conclusions de toutes les enquêtes publiques.

Les parents endeuillés et les survivants ont, pour leur part, indiqué espérer que l'enquête leur apporte la "vérité que nous méritons".

Pour certains, cela signifie une peine de prison pour ceux qui "ont pris des décisions plaçant le profit au-dessus de la sécurité des gens".

La police de Londres a prévenu qu'elle ne pourrait rendre son rapport avant la fin de l'année 2025.

Les procureurs auront ensuite besoin d'un an pour décider d'éventuelles poursuites pénales. Pour Edward Daffarn, ancien résident de la tour, un délai aussi long est inacceptable.

"Nous ne sommes pas prêts à attendre plus longtemps, et ce rapport doit être le catalyseur d'une avancée significative de la part de la police métropolitaine dans l'inculpation des personnes qui ont perpétré la mort de 72 personnes", a-t-il déclaré au cours de l'enquête.

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