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Crise politique : la France passe le cap des 50 jours sans Premier ministre

«Le macronisme, c’est long, surtout à la fin», a estimé ce 4 septembre sur X (ex-Twttier) Valérie Boyer. Aux yeux de la sénatrice Les Républicains (LR), la séquence politique orchestrée par Emmanuel Macron n’a que trop duré.

Et pour cause, cela fait 50 jours que le Premier ministre Gabriel Attal a démissionné. Le président de la République, lui, cherche toujours un successeur mais doit composer avec des oppositions en position de négocier. Les noms de Bernard Cazeneuve et Xavier Bertrand reviennent avec insistance, mais le président français lui-même ne semble pas avoir fait de choix.

50 jours : les oppositions et la presse s’impatientent

Pendant ce temps, «les problèmes s’amoncellent», pointe du doigt la sénatrice LR. «Si c'est le chaos en France, c'est d'abord la faute du président», a également estimé le secrétaire national du Parti communiste Fabien Roussel, de passage sur les ondes. «Cinquante jours que les Français attendent de savoir à quelle sauce ils vont être mangés !», a-t-il précisé.

Un agacement partagé par le président de la Commission des finances de l’Assemblée nationale, l’Insoumis Éric Coquerel, qui sur une chaîne du service public s'est s’adressé au locataire de l'Élysée. «Vous êtes dans l’impasse et n’arrivez pas à nommer un Premier ministre parce que minoritaire», a-t-il lancé, avant de réitérer la demande du Nouveau Front populaire (NFP) : «Rendez-vous à l’évidence, la solution est de respecter le suffrage universel, nommez Lucie Castets à Matignon.»

«Le stratège Emmanuel Macron a plongé notre pays dans une sorte de chaos politique. Il faut en sortir», s'est également impatienté le député Rassemblement national (RN) Sébastien Chenu.

Au-delà des personnalités politiques, la presse française s’agace également de cette situation, à l’image du magazine Le Point. «50 jours sans Premier ministre : la course aux petits chevaux de Macron n’amuse plus personne», titre une des journalistes de l'hebdomadaire, dans une chronique, évoquant un «immobilisme […] à imputer en premier lieu au président de la République».

Des candidatures à l’étude et une surprise

Le nom de l’ancien socialiste Bernard Cazeneuve revient avec insistance mais s’il ne fait pas l’objet d’un rejet de principe à droite, il ne convainc pas la gauche. Bernard Cazeneuve «a été l'un des rares hommes de gauche à expliquer qu'il était contre le NFP», a souligné ce 4 septembre au matin le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure. «On ne peut pas avoir un soutien franc et massif», a-t-il prévenu.

L’ancien LR Xavier Bertrand, souvent évoqué pour le poste, devra composer avec l’opposition du RN et de ses alliés ciottistes. «Nous nous opposerons prioritairement à Xavier Bertrand», a ainsi déclaré Sébastien Chenu, estimant que l'ancien ministre de Nicolas Sarkozy serait «la pire des solutions». De son côté Éric Ciotti a affirmé qu’il n’accorderait pas sa confiance à son ancien collègue : «Xavier Bertrand c’est la fausse droite !»

Et alors que les candidatures au poste de Premier ministre sont passées au peigne fin, c’est une tout autre annonce qui est commentée ce 4 septembre, avec l’ancien Premier ministre Édouard Philippe qui dans un entretien accordé au Point parue la veille s’est déclaré candidat à la prochaine élection présidentielle.

Dans trois jours, cela fera deux mois que le second tour des élections législatives sera passé, consacrant la défaite de la majorité centriste sortante. Une situation délicate pour le président de la République, deux années après le début de son second quinquennat.

La Constitution française n'impose aucun délai au président pour nommer un nouveau Premier ministre. En revanche, elle lui offre la possibilité, dans dix mois, de dissoudre à nouveau l’Assemblée nationale.

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