Géant Casino à Aurillac : la galerie reste ouverte, les commerçants solidaires
« Je viens ici avec ma mère tous les jeudis, et je ne mets pas un pied à Géant. Donc qu’il ferme, ça ne change rien pour moi, je continuerai de venir. C’est agréable. » Florence est cliente du bar Le Quinzième, dans la galerie marchande de l’hypermarché Casino #Hyperfrais qui fermera le 30 septembre. « Une grande part de nos clients sont des habitués, ils viennent tous les jours pour leur café ou leur apéro… Nous sommes un commerce de proximité », assure Julien Fargues, cogérant de l’établissement avec Maxime Verouil. Les deux amis avaient acheté le fonds de commerce en 2019, « juste avant le confinement »… Nouvel assaut du sort que cette fermeture.
« En plus des habitués, nous avons aussi une clientèle le midi, explique Julien Fargues. Nous avons développé des formules déjeuner. » Ils arrivent à 6 h 30 pour préparer une centaine de repas. S’ils ne comptent pas quitter leur commerce malgré la fermeture de l’hypermarché de 7.700 m², ils craignent pour la fréquentation de la galerie. « Je ne sais pas ce que vont faire les autres commerçants, mais si tout le monde s’en va… » Or, tout le monde ne s’en va pas. En fait, une semaine après l’annonce faite aux salariés, les commerçants de la galerie, qui servait de vitrine à Casino #Hyperfrais (Géant), ne comptent pas déguerpir. « Ce n’est pas le magasin qui nous ramène des clients. C’est même l’inverse ! », assure Pierre Bregnard, cogérant du restaurant Crescendo.
Depuis l’annonce nationale en janvier, seule la sandwicherie, côté magasin, a légèrement baissé. « Forcément il y a moins de passages. Mais au restaurant, nous faisons 260 couverts par jour, donc non, nous ne comptons pas arrêter. Nous sommes là depuis le début, Christiane Andrieux est arrivée en 1984, Michel Gaston et moi, quelques années après. Nous faisons partie des meubles ! »
"Aucun intérêt à partir"Laurent Balitrand, patron de Visagis (seul salon de coiffure restant dans la galerie), pense que ce n’est qu’une question de temps. « Nous restons ouverts, affirme-t-il. Nous sommes impliqués dans la galerie et nous pensons qu’à terme, il y aura un repreneur. L’emplacement du centre commercial est bon, il draine du monde. Nous n’avons pas d’intérêt à fermer. »
De son côté, Louis Fournier, pharmacien titulaire d’Aprium qui compte huit salariés en plus des deux titulaires, assure que l’officine restera également ouverte. « Nous attendons de voir comment la situation évolue », explique celui qui a investi les lieux en 2018 avant de rénover la pharmacie.
Nous avons la chance, dans la galerie, d’avoir une clientèle fidèle, qui ne fait pas ses courses à Géant.
« De plus, l’emplacement est idéal, le parking est pratique. Nous espérons donc que la fermeture n’impliquera pas la catastrophe redoutée. L’incertitude réside dans ce qu’on va gagner ou ce qu’on va perdre. »
À quelques pas, Alexis Catarelli, cogérant de Mister Minit (reproduction de clés et de réparation de chaussures), partage lui aussi ses intentions de ne pas partir. « Nous avons une clientèle dense et régulière, qui vient ici comme elle irait ailleurs, les gens savent qu’on est là, alors ils viennent. A priori, la fermeture ne devrait pas avoir d’impact sur notre activité… mais on attend de voir. Ce n’est pas un cas de figure qu’on envisage lorsqu’on signe le contrat avec le bailleur et la franchise. »
Anna Modolo