Un homme condamné pour avoir conduit à plus de 160 km/h au lieu de 90 sur une route de la Creuse
Un excès de vitesse qu’il peine à expliquer au tribunal. “Un réel danger”, comme lui rappelle la présidente alors que le fils de ce prévenu de 51 ans est décédé il y a peu dans un accident de voiture.
Le 5 septembre 2024, ce père de famille creusois a été flashé à 161 km/h sur une route départementale à 90 km/h à hauteur de Cressat. Son contrôle par la gendarmerie a révélé qu’il était sous l’empire d’un état alcoolique et roulait sans permis, retiré en juillet 2023 pour des faits similaires. Habituellement, l’homme se déplace en moto 50 cm3 mais depuis qu’elle est en panne, utilise sa voiture.
Face au tribunal, il explique avoir voulu se dépêcher de rentrer chez lui ce 5 septembre au soir à cause de son bracelet électronique. “Je suis allé boire un coup avec un ami après le travail, je devais rentrer à 19 heures, il était déjà 19 h 15.” En dépassant largement la vitesse autorisée sur cette départementale creusoise, le prévenu dépasse également un autre véhicule en franchissant la ligne continue. “Une chance qu’il n’y ait pas eu de mort, souligne la présidente du tribunal. Faut-il attendre qu’il y en ait un ?” Et pourtant. L’homme connaît trop bien la profonde détresse dans laquelle peuvent être plongées des familles à cause d’accidents de la route.
Un lourd passé qui joue sur le présent“Est-ce que vous pouvez nous dire comment votre fils est décédé monsieur ?”, l’interroge la procureure. “Accident de la route”, répond le prévenu de manière très brève avant de tomber en larmes, tête baissée.
Par ailleurs, l’homme explique vivre avec un lourd fardeau. Quatre personnes de sa famille sont décédées en peu de temps dont son fils en dernier. Une douleur inimaginable avec laquelle il a du mal à vivre. Son avocate en profitant d’ailleurs pour rappeler comment le difficile passé a pu entacher le présent de cet homme meurtri qui n’a pas su trouver de l’aide. “Je n’en parle pas, à personne. Mon boulot, c’est le seul truc qui me fait tenir.”
“Il y a des drames qui peuvent expliquer certaines choses mais je ne peux pas m’empêcher de requérir autre chose qu’un maintien en détention pour assurer la sécurité des usagers de la route”, a plaidé la représentante du ministère public.
L’homme a finalement été condamné à 10 mois d’emprisonnement dont 5 en sursis probatoire durant deux ans. Une peine aménageable sous bracelet électronique.
Vincent Faure