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Au festival du film de Toronto, l'étrange récit d'un coup d'État raté au Venezuela

"Men of war", étrange et tortueux documentaire, a été présenté en première mondiale lors du Festival international du film de Toronto, au Canada.

"C'est le seul mercenaire, ou la seule personne que l'on ait qualifiée de mercenaire, qui n'a jamais été payé", confie la réalisatrice à l'AFP lors d'une entrevue avec le co-réalisateur Billy Corben.

"Je crois que la mission au Venezuela représentait quelque chose de plus profond que l'argent", raconte-t-elle.

Grâce à un mélange d'images originales fournies par l'ancien soldat et d'entrevues avec des protagonistes, entrecoupées d'images des films "Rambo" et "Jason Bourne", Mme Gatien et M. Corben lèvent une partie du voile de cette histoire.

Jordan Goudreau, vétéran ayant servi en Irak et en Afghanistan, a fondé la société de sécurité Silvercorp après avoir été forcé de prendre sa retraite pour raisons médicales.

"Nous œuvrons dans le domaine de la guerre. Plus vous vous sentez à l'aise avec elle, plus vous la faites. La guerre devient une drogue", reconnait M. Goudreau, âgé de 48 ans, au début du film.

Et avec sa société, il s'est retrouvé au centre de "l'Opération Gideon". Objectif: envahir le Venezuela par la mer pour chasser Nicolas Maduro du pouvoir.

Des malentendus avec le mouvement d'opposition vénézuélien, alors dirigé par Juan Guaido et soutenu par les États-Unis, des contacts nébuleux avec le gouvernement américain et un manque de ressources ont finalement fait échouer la mission avant même qu'elle ne commence.

Plusieurs rebelles ont été tués et deux Américains ont passé plus de trois ans dans une prison vénézuélienne avant d'être libérés en 2023.

"Est-ce que j'étais dépassé par les événements? Oui", admet le vétéran dans le film.

Après l'échec du coup d'État, M. Goudreau s'enfuit au Mexique avant de finalement rentrer chez lui. Le film se conclut par un coup de théâtre: après quatre ans d'enquête, l'arrestation de Jordan Goudreau et son inculpation par la justice américaine.

Il a plaidé non coupable. Libéré sous caution, il attend toujours son procès et risque jusqu'à 20 ans de prison.

Alors, compte tenu de sa situation juridique, pourquoi a-t-il accepté de participer au film? "Il a vraiment insisté parce qu'il a l'impression d'être un bouc émissaire", a souligné la réalisatrice.

Entre-temps, Nicolas Maduro a de nouveau été accusé d'avoir frauduleusement réélu en juillet dernier.

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