Le prévenu relaxé de tentative de vol sur un chantier à Clermont-Ferrand : "Je préfère être farfelu que coupable"
A ses dires, il trimballe ses outils partout. A ses heures perdues, il aime les manipuler, dit-il. D’ailleurs, mardi 10 septembre, il s’est rendu au tribunal correctionnel de Clermont-Ferrand où il était jugé pour tentative de vol sur un chantier, avec une paire de pinces dans son sac à dos. Un détail que s’est empressée de donner son avocate Me Hizzir en réponse à l’étonnement de la juge et de la procureure face à la drôle d’habitude du jeune homme de se balader outillé et pour signifier la sincérité de son client.
Lampe, pinces…Frisé, lunettes fines, domicilié dans la Nièvre, le trentenaire a étudié la philosophie mais diplômé en électronique, il travaille dans la mécanique aéronautique. Le 14 septembre 2023, à 1?h?15 du matin, il est interpellé à Clermont-Ferrand. Habillé d’un haut clair et d’un bas foncé, il correspondait à la description faite à la police par un voisin qui avait aperçu des individus rôder sur un chantier. Des traces de pesée avaient été retrouvées sur une porte. La découverte d’une lampe de poche, d’un cutter pliable, de deux pinces et d’un gratte vitre dans son sac avait étayé la suspicion des policiers. Garde à vue.
"J’aime bien avoir mes outils"
Une accusation dont il s’est défendu. Pour lui, rien d’extraordinaire à transporter cet attirail : "J’aime bien avoir mes outils", répète-t-il. "Je travaille dans la maintenance et la conception industrielle. J’étais en déplacement professionnel à Clermont. Je porte mes outils même en dehors du travail". Les moues dubitatives des magistrats ne le font pas faillir : "Ça paraît peut-être un peu farfelu". "Je ne vous cache pas que cela ressortait de la procédure, partage la présidente Ferret. Ça se confirme à la barre". Lui, rétorque inspiré : "Je préfère être farfelu que coupable".
"Je crois qu’il joue sur le côté original pour obtenir une relaxe"
Listant un faisceau d’indices - outils dans le sac, traces de pesée, description du voisin - pour requérir sa culpabilité et 300 € d’amende, la procureure est restée à la porte de cette passion affichée pour l’outillage : "Je crois qu’il joue sur le côté original pour obtenir une relaxe". Les éléments à charge étaient minces. Il a été relaxé.
Leïla Aberkane