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Adèle Chometon relance l'activité des huileries dans le Cantal

Dans le village d’entreprises de la zone du Martinet, à Murat, se cache une petite entreprise artisanale qui ne demande qu’à grandir. Le moulin d’Adèle, ouvert en octobre 2022, est une histoire de famille. Car si Adèle Chometon en est l’associée majoritaire, avec 80 % des parts, elle a embarqué dans son aventure son père, Éric, sa mère, Isabelle, sa sœur, Inès et son compagnon, Géraud. « Ils m’ont permis de me lancer », explique la jeune femme de 27 ans qui fabrique des huiles de noix, noisettes, amandes, colza et tournesol 100 % françaises.

100 % françaises

Les graines qu’elle achète décortiquées, « car au début je voulais le faire moi-même, mais c’est beaucoup de boulot », viennent du Massif-Central. Les noix de Corrèze, les noisettes et les amandes du Lot et Lot et Garonne, le colza bio du Cantal et le tournesol bio du Puy-de-Dôme.Aujourd’hui, sa production totale de 2.000 litres d’huiles par an ne lui permet pas encore de se dégager un revenu. Adèle sait donc qu’il va falloir très rapidement, d’ici un an, « augmenter les volumes, pour arriver à 3 ou 4.000 litres chaque année », et « développer la commercialisation, surtout auprès professionnels », qui représentent actuellement 70 % de ses ventes ; les 30 % restants se font sur les marchés et les foires et avec les particuliers en vente directe.Après avoir débuté par les huiles aux noix, noisettes et amandes, elle a enrichi sa gamme avec des huiles au colza et tournesol.Un développement qu’elle a amorcé cet été en lançant deux nouveaux produits : une pâte à tartiner noisette/chocolat pour la pâtisserie Relief à Saint-Flour, et une amande/vanille pour le restaurant « La femme du barbu » à Vieillespesse. « Et pour Noël, je travaille sur une huile de graines de courge et une de cacahuètes », explique-t-elle, accompagnée par des restaurateurs de renom de l’association des Toques d’Auvergne à laquelle elle adhère. Un soutien précieux pour atteindre le juste équilibre des goûts et des arômes.

Car chaque région a sa manière de torréfier. Très fort dans le Puy-de-Dôme et plus léger en Dordogne.

Deux territoires où elle a fait ses armes avant de se lancer. Chez Françoise de l’huilerie des Bonnes fées à Ludesse (63) et Romain de la maison Castagné à Martel (46).

À l’ancienne

Et où elle a tout appris. Car Adèle n’était pas prédestinée à relancer ce savoir-faire et cette activité artisanale dans le Cantal, qui comptait encore jusqu’à 80 moulins à huile dans les années cinquante. Mais après des études d’ingénieure agronome, spécialité production végétale, et une première expérience professionnelle de deux ans dans une entreprise de nutrition animale à Clermont-Ferrand, la jeune femme tombe par hasard sur un livre sur les moulins du nord Cantal. « Je trouvais dommage que ce savoir-faire se perde ».

Ainsi, après des recherches plus poussées, des visites d’huileries et sa rencontre avec François Gimet, elle rachète les machines d’une ancienne huilerie de Saint-Amant-Tallende. « Deux broyeurs, deux presses, une pompe hydraulique et un torréfacteur, datées de 1905, qui n’étaient plus en état de fonctionnement et qu’on a mis un an à restaurer ». Et qui lui permettent de continuer de travailler à l’ancienne. 

Isabelle Barnérias

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