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Royaume-Uni : pourquoi les touristes devront se munir d’un e-visa dès 2025

Voyager au Royaume-Uni nécessitera bientôt des formalités administratives complémentaires. Et surtout, une petite dizaine d’euros supplémentaires en poche. Ce mardi 10 septembre, le ministère de l’Intérieur britannique a dévoilé le calendrier de déploiement de son autorisation de voyage pour les visiteurs exemptés de visa. Dès le 2 avril 2025, les Français, à l’instar de leurs voisins européens, devront être munis d’un visa dématérialisé appelé Electronic Travel Autorisation (ETA) pour voyager outre-Manche, les demandes s’ouvrant à partir du 5 mars prochain. Pour se voir obtenir le précieux sésame, les ressortissants européens devront dépenser la somme de 10 livres, soit environ 12 euros. Un montant dont devront s’acquitter l’ensemble des voyageurs, y compris les enfants et les bébés.

L'Europe et 49 autres pays impactés

Concrètement, l’ETA permet à son titulaire de passer jusqu’à 6 mois au Royaume-Uni pour le tourisme, le travail, des études à court terme, rendre visite à des amis, ou simplement transiter à travers le pays. Cette autorisation de voyage, valable deux ans ou jusqu’à ce que le passeport expire, permet ainsi de multiples voyages sur le territoire durant cette période. Pour l’obtenir, les visiteurs devront remplir un formulaire disponible sur le portail gouvernemental ou sur l’application mobile "UK ETA", au moins plusieurs jours avant leur départ, le délai de l’approbation étant de 72 heures. En cas d’oubli, les ressortissants européens pourront s’exposer à une amende. Seuls les détenteurs de passeports britanniques et irlandais sont exemptés de cette autorisation électronique.

Et les Européens ne seront pas les seuls contraints par l’obtention de ce visa dématérialisé. Les visiteurs venants des Etats-Unis, du Canada, d’Australie et de 46 autres pays auront également besoin d’une autorisation de voyage électronique. Seule différence avec l’Europe : pour ces territoires, l’ETA sera obligatoire dès le 8 janvier 2025 et la demande en ligne possible dès le 27 novembre prochain.

Une phase pilote pour les Qataris

L’objectif d’un tel dispositif ? "Renforcer la sécurité grâce à la nouvelle technologie et moderniser le système d’immigration" tout en "réduisant les files d’attente à la frontière" selon Yvette Cooper, ministre de l’Intérieur britannique. Cette réforme post-Brexit visant à gérer plus efficacement les flux migratoires s’inscrit dans le cadre des plans de numérisation complète des frontières des aéroports britanniques d’ici 2025. Une mesure qui ne devrait que creuser davantage la brèche laissée par le Brexit en janvier 2020.

En novembre 2023, le Royaume-Uni avait lancé le dispositif par une phase pilote à destination des citoyens du Qatar. Quelques mois plus tard, en février 2024, l’Arabie saoudite, Bahreïn, les Emirats arabes unis, le Koweït, Oman et la Jordanie (maintenant exclue de l’ETA) avaient été soumis à l’ETA. Si le Royaume-Uni s’est basé sur l’ESTA, un modèle de régime d’exemption de visa existant aux Etats-Unis depuis 2009, nul ne peut encore prédire les conséquences du déploiement de ce dispositif en Grande-Bretagne. Alors que le tourisme sur le territoire a diminué ces dernières années avec 38 millions de visiteurs en 2023, contre 40,9 millions en 2019, sera-t-il davantage freiné par cette nouveauté ?

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