Comment le village corrézien de Reygades se prépare à passer de 190 à 10.000 personnes ce week-end
Imaginez que votre commune multiplie sa population par 53 le temps d’un week-end… C’est ce qu’il se passe dans le petit village corrézien de Reygades une fois par an depuis 1995. Les 14 et 15 septembre, le Kenny Festival, plus grand rassemblement européen de motos et de quads, se tient sur la commune.
Quelles sont les retombées économiques sur le territoire corrézien du Kenny festival organisé à Reygades ?
Accueillir 10.000 personnes dans un village qui en compte 190 en temps normal, ça demande une organisation à toute épreuve. Chaque année, le fondateur du festival Jean-Luc Fouchet et son orchestre s’agitent sur tous les fronts pour que l’événement se déroule dans les meilleures conditions. « Il faut penser à tout… et savoir anticiper », souligne Matthieu Dumain, directeur général de la société organisatrice JLFO Events.De l'électricité à la cuisine, en passant par l'entretien et le balisage, il faut penser à tout.
1. La sécuritéPour un tel événement, la sécurité des participants et des spectateurs s’avère primordiale. Pour les pilotes, des flèches indiquent le parcours à suivre sur les 68 kilomètres de circuit pour éviter toute sortie dangereuse. « J’appelle ça les “randonnées Club Med” : tout est parfaitement indiqué et bien organisé?! », plaisante Jean-Luc Fouchet. Quelques signaleurs sécurisent le passage des participants à chaque intersection entre les circuits et les routes. En cas de problème, 24 secouristes et quatre urgentistes sont présents durant le festival. « On embauche 33 agents pour assurer la sécurité sur site, complète Matthieu Dumain. Une équipe de gendarmerie est aussi présente sur les routes à l’extérieur. »
2. L'administratifCe n’est pas la partie la plus amusante, mais il faut y passer. L’équipe de l’événement signe des conventions avec cinq communes et 68 propriétaires privés. Le but?? Avoir accès à des chemins pour créer les parcours des participants, et faire de certains terrains les parkings du festival.
3. L'entretienPour accueillir le plus grand événement européen du genre, il faut avoir des circuits impeccables. Donc autant s’y prendre tôt. « On commence les premiers travaux en janvier ou février, mais on s’y met à fond à la fin du mois de juillet », atteste le créateur du festival. Le travail à effectuer s’avère colossal. « On nettoie tous les chemins par lesquels les véhicules vont passer, poursuit Jean-Luc Fouchet. Il faut élaguer, débarrasser les branches tombées pendant l’hiver… On a un peu un rôle d’agriculteur. » Pour des pistes irréprochables pendant les deux jours du Kenny, l’équipe du festival mise sur ses engins d’entretien « Bobcats ».
4. Eau et électricitéEn 2023, JLFO Events a investi dans une grande réserve de 20.000 litres d’eau. « Ça nous rend totalement autonome pour les sanitaires, l’arrosage des pistes ou le lavage des motos et quads », commente le directeur général de la société. Pour l’électricité, le Kenny Festival mise principalement sur des groupes électrogènes. La semaine dernière, une géante « tour relais » s’est dressée à l’entrée du site. L’objectif : assurer un réseau téléphonique stable. Le festival est autonome en matière d'eau grâce à sa réserve.
5. Restauration et logementTrois campings et deux ou trois hôtels sont réservés rien que pour les membres de l’organisation du festival. De plus, « tous les gîtes et hôtels situés dans un rayon de 50 kilomètres sont complets » selon Matthieu Dumain. Côté restauration, le Kenny Festival prévoit environ 1.500 repas pour l’organisation et 4.000 pour le public.Environ 5.500 repas sont prévus pendant tout le week-end.
Photos : Agnès Gaudin