Entretenir la flamme

Moisson record de médailles, retombées économiques déjà perceptibles dans les secteurs du tourisme ou du commerce, incontestable succès populaire, à l’intérieur comme hors de nos frontières : aucun venin d’aucun contempteur ne pourra réfuter la balance comptable des Jeux de Paris, déficitaires sur le plan budgétaire, certes, mais largement excédentaires par ailleurs. Mais qu’importe, au fond, si ce bilan du plus rutilant des métaux s’oxyde à l’air du temps, se corrode et se rabougrit sous l’abrasion des années qui passent, jusqu’à devenir une vignette jaunie et sépia, prisonnière de la mémoire. L’héritage de cette olympiade ne réside pas tant dans l’accumulation des breloques et des capitaux qu’elle a récoltés, que dans les espoirs qu’elle a semés. Celui que l’inclusivité du handicap, visibilisé, humanisé durant ces Jeux, sape les digues de l’exclusion. Celui que la communion d’un peuple, au diapason des mêmes émotions, derrière ses athlètes, recouse une communauté de destin, dans ce pays miné par la fragmentation et le repli identitaire. On peut toujours rêver. Après tout, c’est bien ce qu’on a réussi à faire durant cet été 2024, où s’est déclarée une flamme qu’il ne tient qu’à nous d’entretenir.

l’éditorial

Sébastien Couratin