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42 pions, un succès et un (petit) regret pour Aurillac qui domine Grenoble à domicile

On va le dire tout net, on n’aurait pas misé notre PEL sur un tel résultat, aussi bien à la mi-temps qu’à la fin. Bon, on ne pensait pas non plus que les Grenoblois viendraient avec aussi peu de volonté d’en découdre car, clairement, ce FCG-là, qui avait fait tourner, n’était pas la plus belle mouture de ce tout début de saison. Mais quand même. Il ne faut pas mégoter et savoir rendre à César ce qui lui appartient. Et Aurillac n’a pas été loin d’être impérial durant 50 minutes, hier, pour lancer sa saison avec un succès de prestige contre le finaliste de la saison dernière.

Un premier acte tout en maîtrise et sans complexe 

Ça avait commencé par un engagement implacable des Cantaliens, qui mettaient très vite à la faute les Isérois pour nourrir la botte d’Abzhandadze (3e), avant le double bon coup de la 7e minute. Après un maul et dans le sillage d’un David Delarue qui marchait sur l’eau pour lancer Bloemen dans un trou, le Néerlandais plantait le premier essai cantalien (10-0) et une supériorité numérique à suivre après un jaune pour Muarua qui venait de signer (déjà) la quatrième faute des siens.

En vue sur ses relances, l'arrière Ugo Seunes a signé son deuxième essai de la saison après un jeu au pied bien dosé d'Abzhandadze et mal lu par Palmier. Photo William Duran

Aurillac tenait le ballon et quand il le lâchait avec le pied, c’était fait avec la justesse d’un horloger suisse comme sur cette passe d’Abzhandadze délivrée vers Bévia qui ne l’obtenait pas mais permettait à Seunes de planter son deuxième essai de la saison, après un cafouillage de Marc Palmier. L’arrière était payé d’un début de match épatant, marqué notamment pas une séquence où on lui avait vu les jambes de Viars sur un slalom seulement gâché par un gros parpaing envoyé sur Delarue.

Peu importe. Aurillac était en train de sortir une prestation trois étoiles, sur un rythme infernal d’un point à la minute, confirmé à la demi-heure de jeu avec une interception d’Abzhandadze pour un essai de 60 mètres (27-0). C’était un bonus offensif putatif, mais qui allait s’envoler un peu avant la pause, sur un essai d’Hulleu en coin, après une mêlée iséroise et un décalage de Palmier.

Le rouge de Javakhia perturbe surtout Aurillac

La note était tout de même largement à l’avantage du Stade à la pause et elle allait se corser. Dans la foulée d’un 50/22 magistral de Seunes, Aurillac allait camper dans les 22 mètres isérois, insister en touche et sur maul une nouvelle litanie de fautes grenobloises, pour enfin envoyer Nioradze à dame. On était passé d’un match très bien engagé à un boulevard rêvé vers le bonus offensif.Parce qu’en plus le Stade était encore en supériorité après un jaune pour Thomas et parce qu’en plus le FCG allait perdre Javakhia sur carton rouge pour un choc à la tête sur son ancien capitaine Tison (55e).L'interception signée par Abzhandadze en première période a fini de place le Stade sur orbite. Photo William Duran

Paradoxalement cette aubaine allait sortir les Cantaliens de leur match. Comme si le Stade s’était dit que les choses devenaient faciles. Et c’est alors que les visiteurs allaient relever la tête et punir la suffisance cantalienne sur un essai de Berruyer (37-14). Le bonus n’était plus là et il allait être encore plus hypothétique quand, surfant sur sa bonne période et le côté désorganisé du Stade, Hardwick allait aller une troisième fois dans l’en-but cantalien.

Une grosse dose  de suspense dans le final

Alors ? Fini ce match ? Non. Et clairement, les quelques spectateurs qui commençaient de manière assez incroyable à quitter Jean-Alric allaient manquer la cinquième réalisation cantalienne. Sur le renvoi et par la pression mise sur les Isérois, Aurillac allait remettre une dose de suspense.

Aurillac a pu s'appuyer sur un paquet d'avants qui a mis une très grosse pression sur le FCG. Photo William Duran

Le centre Kveseladze balançait un coup de pied complètement manqué qui allait arriver sur Martin, lequel déviait sur Talalua. Et après un cadrage et une petite gourmandise, le numéro 12 aurillacois servait Tim de Jong pour la balle du 42-19 avec une dernière réception de coup d’envoi à assurer. Par deux fois après la remise en jeu, Aurillac avait la balle pour aller chercher le bonus offensif mais un petit écran cantalien sur une percussion de Slamani allait renvoyer tout le monde au vestiaire.

Un vestiaire où Aurillac pouvait enfin faire son selfie de la victoire.Le regret du bonus offensif échappé ? Franchement, avant le match, tout le monde aurait signé pour un tel résultat. Même si on n’aurait pas misé notre PEL dessus, c’est vrai. 

Jean-Paul Cohade

Aurillac 42 - Grenoble 19

Aurillac (Stade Jean-Alric). Mi-temps : 30-7. Temps froid. Pelouse correcte. Arbitre : M. Lac. Spectateurs : 2.800.

Les points. Aurillac : 5 essais Bloemen (7e), Seunes (16e), Abzhandadze (28e), collectif (51e), De Jong (79e) ; 3 pénalités Abzhandadze (3e, 22e, 40e) ; 4 transformations Abzhandadze (7e, 17e, 28e, 51e).Grenoble : 3 essais W. Hulleu (35e), Pertaia (69e), Hardwick (78e) ; 2 transformations Clément (36e, 70e).Cartons jaunes. Aurillac : Welsch (68e) ; Grenoble : Muarua (7e), Thomas (51e).Carton rouge. Grenoble : Javakhia (54e).Remplacement temporaire. Aurillac : Kartvelishvili pour Masterson (72e-78e).Aurillac. Seunes ; Oudard, Martin, Talalua, Bévia (Bastard, 58e) ; (o) Abzhandadze, (m) Delarue (Alania, 55e) ; Tison (cap.) (Perrin, 63e), De Jong (Huurman, 55e), Masterson (De Jong, 78e) ; Rolland, Bloemen (Slamani, 61e) ; Kartvelishvili (Welsch, 61e), Loughnane (Nioradze, 50e), Rodgers (Mchelidze, 50e).Grenoble. Palmier ; Cros, Kveseladze, B. Ezcurra (Trouilloud, 60e), W. Hulleu ; (o) Clément (Davies, 52e), (m) Escande (Clément, 61e) ; Muarua (Baret, 60e), Guillaumond (Hardwick, 55e), Berruyer (cap.) ; Javakhia, Phillips (Ployet, 55e) ; Thomas (Ployet, 62e), Soury, (Rossi, 54e) Gauthier (Mamaiashvili, 54e).

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