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Il déshabillait ses patientes pour des entorses au pied : dans l'Allier, un médecin jugé pour agressions sexuelles

Forcément, elle avait été surprise par de telles pratiques. Venue consulter pour des problèmes digestifs, elle avait vu son médecin lui soulever ses sous-vêtements sans plus d’explications. Alors, parce qu’elle s’était sentie « abusée » et traitée « comme un objet », cette patiente de 22 ans, un jour de juillet 2020, avait porté plainte en gendarmerie contre ce généraliste du bassin de Gannat. Bien vite, d’autres en avaient fait de même.

Il lui retire son soutien-gorge sans raison apparente

Au total, courant 2020, six autres femmes avaient à leur tour dénoncé les méthodes de ce médecin aujourd’hui âgé de 74 ans et qui a été amené à s’en expliquer, jeudi, devant le tribunal correctionnel de Cusset. Dans sa plainte, l’une d’elles, 20 ans, avait notamment raconté cette consultation où, alors qu’elle venait solliciter un arrêt de travail après une dépression, le généraliste lui avait demandé… de se déshabiller. Une autre jeune femme avait de son côté relaté ce jour où, venue simplement pour savoir s’il acceptait encore des patients, le médecin lui avait fait retirer son soutien-gorge pour lui palper la poitrine. Une palpation du haut du corps qu’ont aussi décrite une patiente venue après un AVC et une autre suivie pour une entorse au pied.

Autant de témoignages qui avaient conduit à la garde à vue du professionnel de santé, puis à sa mise en examen. Il n’y avait toutefois pas eu d’interdiction d’exercer et, en 2023, une nouvelle plainte pour agression sexuelle avait été déposée à son encontre par une femme évoquant « des mains posées sur sa poitrine » pour des troubles d’ordre gastrique.

« Elles avaient confiance en lui »

En quatre années de procédure judiciaire où sa « déviance » a été mise en exergue, le septuagénaire, lui, a toujours nié les faits. Et il a pu redire à l’audience qu’il n’avait toujours été guidé que par un seul souci, celui « de faire des examens complets, pour ne passer à côté de quelque chose ». Pour lui, évoquant des méthodes de travail « anciennes », les scènes relatées par ses patientes ont été « grossies » et s’il lui est arrivé de dégrafer des sous-vêtements lui-même, « c’est parce que ça faisait gagner du temps ».Si son avocate a plaidé la relaxe, les conseils des parties civiles n’ont pas manqué d’évoquer le traumatisme de ces patientes qui « avaient confiance en leur médecin » et qui, désormais, n’osent plus consulter.   Le parquet a requis une peine de cinq ans de prison dont trois avec sursis probatoire de trois ans. Le tribunal rendra sa décision le 10 octobre.

Pierre Geraudie

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