Ligue 2 : avec les retours de Famara Diedhiou et Damien Da Silva, le Clermont Foot a-t-il raison de renouer avec ses ex ?
Il est comme tout le monde, Famara Diedhiou : il aura du mal à être après avoir été, et on ne lui garantit pas une nouvelle saison à 21 buts, huit ans après, lui qui n’en a marqué que trois, lors des deux derniers exercices.
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Mais pour plein d’autres bonnes raisons, ça n’a pas empêché le Clermont Foot de renouer encore avec un de ses ex. Un ancien, encore : comme avec Damien Da Silva, revenu en juillet douze ans après son départ, la boîte à souvenirs a donné un peu de baume au cœur d’une attaque en berne, avec le buteur sénégalais. Et si les vieux pots ne permettent pas toujours de faire les meilleures soupes, le football regorge d’exemples de come-back réussis. Il a aussi connu des retours ratés.
Attention, liste non exhaustive.
Le coup de com ou le bon coup ? Ça commence à dater, mais le retour de Nicolas Anelka au PSG, en 2000, reste l’exemple du come-back à ne pas suivre. Comme l’attaquant français, de nombreux joueurs partis très jeunes – parfois trop – de leur club formateur ont eu l’opportunité d’y revenir, plusieurs années plus tard.
Pour des Steed Malbranque (OL), Sofiane Boufal (Angers), Gaël Kakuta (Lens) ou encore Kévin Gameiro (Strasbourg), revenir au bercail a été plutôt concluant. Plus, en tout cas, que pour Pierre-Alain Frau (Sochaux), Stéphane Guivarc’h (Guingamp), Jérôme Rothen (Caen), Stéphane Ziani (Bastia) ou, très récemment, Dejan Lovren (Lyon).
Toutes proportions gardées, les retours de Cristiano Ronaldo à Manchester ou de Gianluigi Buffon à Parme, de longues années plus tard, ont connu moins de réussite que celui de Zlatan au Milan AC.
En Ligue 2, des retours plus concluants ? Être et avoir été – on y revient –, Benjamin Nivet a su le faire à Troyes, à six années d’intervalle. En 2006, la légende locale a quitté le nid après plus de 160 matchs. Il en a finalement joué 200 autres, à partir de 2012, en Ligue 1 et Ligue 2.
Une Ligue 2 refuge, parfois, pour des joueurs trop exposés plus haut. Dix ans après, le gardien Vincent Fernandez a retrouvé, à Châteauroux, un cadre pour performer. Sébastien Roudet en a trouvé un à Valenciennes, à huit années d’intervalle. Mais ce n’était pas le seul pour le milieu montluçonnais, également de retour à Châteauroux, onze ans après un premier passage. Youssouf Hadji, lui, est revenu deux fois à Nancy, en 2006 et 2014, pour retrouver de la confiance.Famara Diedhiou lors de sa présentation, avant le match de Clermont contre Dunkerque (0-1). L’expérience avant tout. À Clermont, le retour de Famara Diedhiou répond d’abord à la même nécessité que celui de Damien Da Silva. Si le défenseur a reconnu que le contexte connu a pesé dans son choix – « J’ai déjà eu des bons feelings ici et c’est important pour moi, à mon âge », expliquait-il début juillet –, faire revenir un joueur avec de la bouteille doit d’abord aider un groupe par ailleurs très jeune, sans rêver d’un copier-coller de la performance précédente.
« On voulait une colonne vertébrale de joueurs d’expérience, explique Sébastien Bichard. Famara s’identifie aux valeurs du club, c’est important pour nous avec ce qu’on veut mettre en place. »
Évidemment, si l’attaquant est amené à empiler les buts comme il avait su le faire il y a huit ans, cela ne gâchera rien…
Laurent Calmut