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Un important trafic de cannabis au cœur du Puy devant le tribunal correctionnel

Grâce à une information obtenue dans le cadre d’une autre affaire, les enquêteurs de la police ont mis en place la surveillance d’un immeuble situé rue Général Waldeck-Boudinhon. Du 21 août au 13 septembre dernier, ils ont observé la nature des activités de ses occupants, en particulier pour trois d’entre eux : une femme de 18 ans et deux hommes âgés respectivement de 43 et 51 ans. Ils ont ainsi pu constater que des transactions de produits stupéfiants étaient opérées par les trois locataires des lieux, auxquelles sont venus s’ajouter une autre femme de 19 ans, un homme de 18 ans et un sixième intervenant de 34 ans, prétendument client.Le 13 septembre, ils ont tous été interpellés et diverses perquisitions ont été menées. Dans un appartement au premier étage, les policiers ont trouvé un total de 237 grammes de résine de cannabis, une planche à découper, une balance de précision, des rouleaux de cellophane et une liasse de billets de 10 euros et 20 euros pour un total de 1.370 euros. Au rez-de-chaussée, chez un autre locataire, la perquisition a également mis en évidence la présence de résine de cannabis, d’une balance de précision, d’emballages plastiques et de six billets de 10 euros. Enfin, chez la troisième habitante impliquée, 56 barrettes de cannabis prêtes à la vente ont été trouvées, ainsi que 180 euros et quatre téléphones différents.Placée en garde à vue, la jeune femme s’est rapidement « mise à table ». Devant les enquêteurs comme devant les juges ce lundi, elle « assume » la vente de produit stupéfiant pour « avoir de l’argent à elle ». Elle indique avoir récupéré le produit chez l’un des autres prévenus et avoir réalisé durant plusieurs semaines entre 50 et 60 transactions par jour, pour un montant moyen de 20 euros. Les commandes des clients étaient passées via le réseau Snapchat. C’est également via ce réseau que les mis en cause communiquaient avec un donneur d’ordre qui se cachait derrière le compte « Jacques Mesquine ».

« Dépanner c’est trafiquer »

Une seconde revendeuse avait été recrutée par le mystérieux dealer, qui ira même jusqu’à lui acheter un scooter pour faciliter l’acheminement des commandes. Dans l’immeuble, il apparaît que l’homme le plus âgé organisait le trafic entre le dealer de Snapchat et les jeunes revendeuses. Un troisième vendeur, recruté récemment, dira avoir accepté ce « travail » pour rembourser une dette contractée par son frère en prison.À l’encontre du principal mis en cause, qui « coordonnait tout ça en bon chef d’orchestre », le Ministère public demandait une peine de trois ans de prison avec maintien en détention. L’homme de 51 ans, a déjà été condamné à 17 reprises, notamment pour trafic de stupéfiants il y a une quinzaine de jours… Concernant les jeunes filles, les « petites mains appâtées par l’envie de faire de l’argent », il était requis entre 8 mois avec sursis et 12 mois dont 6 mois avec sursis, eu égard à l’absence de condamnation antérieure. La peine était abaissée à 4 mois pour le troisième revendeur, le moins impliqué sur la durée de la prévention. Pour le voisin de 43 ans qui « rendait des services » sans forcément dealer, le parquet rappelait que « dépanner c’est trafiquer » et demandait 10 mois de prison avec sursis. Enfin, pour le « client de passage », qui venait tout juste de sortir de prison après sa 16e condamnation, un quantum de 8 mois de prison ferme était requis.Parmi les interventions de la défense, on retiendra l’étonnement de Me Laurent Pierot, lequel regrettait que des investigations plus poussées n’aient pas été menées pour retrouver le fameux « Jacques Mesquine ». L’affaire a été mise en délibéré au 3 octobre 2024.

 

Cédric Dedieu

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