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La métropole de Clermont-Ferrand va élargir le périmètre de sa Zone à faibles émissions (ZFE)

"Zone à faibles émissions." Les panneaux font partie du paysage urbain à Clermont-Ferrand depuis quelques mois déjà. Ils marquent l’entrée des automobilistes dans un périmètre qui s’étend du boulevard Pourchon, au nord, au boulevard Jacques-Bingen, au sud ; et du boulevard Berthelot, à l’ouest, aux boulevards Saint-Jean et Léon-Jouhaux, à l’est. Soit grosso modo le centre-ville (Jaude, Delille, Salins…) et les quartiers République, Montferrand, Cataroux et de la gare.

Ici, la ZFE instaurée est ce que la métropole appelle une ZFE "marchandises". Autrement dit, seuls les véhicules professionnels de type poids lourds et véhicules utilitaires légers (VUL) de catégorie "non classés", soit des véhicules de plus de 20 ans d’âge, ont l’interdiction d’y circuler. Les voitures des particuliers ne sont, pour l’heure, pas concernées.

Une "ZFE allégée", selon les propres mots d'Eric Grenet (groupe des non-inscrits), vice-président de Clermont Auvergne Métropole en charge du dossier, qui rappelait, ce vendredi 27 septembre, en conseil métropolitain : "Des dérogations sont possibles pour un temps de transition sur trois ans (10 demandes ont été accordées pour des VUL de particuliers depuis 2023) et un fonds d'aide de 3.000 euros par véhicule a été mis en place (sept demandes)".

Pourquoi 100 % de la métropole ?

Clermont-Ferrand était tenue, légalement, de créer cette ZFE, qui est "l'un des outils mis en place pour améliorer la qualité de l'air". La métropole doit désormais répondre à un autre critère, lui aussi inscrit dans les lois d’Orientation des Mobilités (2019) et Climat et résilience (2021) qui fixent le cadre des ZFE : le périmètre concerné doit couvrir a minima 50 % de sa population le 1er janvier 2025 au plus tard.

Aujourd'hui, la ZFE couvre une zone comprenant 84.000 habitants. La métropole doit donc l’élargir, et elle a fait le choix d’aller même plus loin puisque l’ensemble de ses 21 communes seront incluses dans la ZFE, à l’exception des axes autoroutiers. Les restrictions de circulation ne changent pas et concernent toujours uniquement les poids lourds et VUL non classés.

Pourquoi ce choix ? "Pour avoir plus de lisibilité, a expliqué Eric Grenet. Il faut aussi que le périmètre soit plus grand pour être plus efficace." L'élu rappelait aussi que le nombre de véhicules concernés était en baisse sur le territoire de la métropole : en 2023, 876 VUL (soit 3,3 % du parc total de VUL) et 283 poids lourds (8,2 % du parc) étaient "non classés" et donc interdits de circulation dans la ZFE, contre un total de 2.200 en 2019.

L'opposition pointe "un risque" avec l'élargissement

Si cet élargissement a été voté à la majorité ce vendredi en conseil (71 pour, 12 abstentions), Alexis Blondeau (opposition, groupe Ensemble Citoyens !) s'est inquiété de cet élargissement sur l'ensemble du territoire métropolitain : "Les critères des ZFE ne sont aujourd'hui pas contraignants mais ils peuvent le devenir et le risque, c'est que tous les véhicules soient un jour concernés. Cela pourrait alors toucher les revenus plus modestes, celles et ceux qui ne pourront pas changer de véhicule."

"Il ne faut pas jouer à se faire peur, répondait l'élu écologiste Nicolas Bonnet. Ca ne sert à rien de s'alarmer aujourd'hui et les véhicules légers ne seront pas concernés avant la mise en place d'InspiRe, ce qui offrira d'autres moyens de se déplacer." Et le président Olivier Bianchi (PS) de remarquer : "Je suis assez surpris que le groupe macroniste (Ensemble Citoyens !, NDLR) refuse la mise en application d'une réglementation promue par l'État." Et de glisser : "C'est vrai que l'évolution nationale ne vous appelle pas à une honnêteté de convictions..."

"Nous ne sommes pas contre la ZFE, on dit juste que l'État impose 50 % et que vous prenez un risque à aller à 100 %", lui répondait Alexis Blondeau. "Mais comment on définit ces 50 % ? Quelles communes aurait-on exclues dans la métropole ?, rétorquait l'élu socialiste de Cournon, Philippe Maitrias. En allant jusqu'à 100 %, on gagne en lisibilité et on donne un vrai signal, car on est tous concernés par la problématique de la pollution de l'air, qui ne s'arrête pas à un tel ou tel carrefour."

Arthur Cesbron

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