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Hassan Nasrallah "éliminé" par Israël à Beyrouth : ce que l’on sait

Israël a annoncé, ce samedi matin, la mort du chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, "éliminé" dans une frappe massive la veille sur la banlieue sud de Beyrouth. Le mouvement chiite libanais a confirmé quelques heures plus tard la mort de son leader. L’Express fait le point sur ce que l’on sait.

Comment a été tué Nasrallah ?

"Hassan Nasrallah est mort", a déclaré ce samedi matin sur X un porte-parole de l’armée israélienne, le lieutenant-colonel Nadav Shoshani. Un autre porte-parole de l’armée, le capitaine David Avraham, a confirmé à l’AFP que le chef du Hezbollah avait été "éliminé" dans la frappe qui a visé vendredi une zone de la banlieue sud de Beyrouth, présentée par Israël comme le QG du mouvement.

Peu après cette frappe, une source proche du Hezbollah avait assuré que son chef "allait bien". Mais samedi, à la mi-journée, le mouvement libanais a confirmé la mort d’Hassan Nasrallah. "Sayed Hassan Nasrallah a rejoint ses compagnons martyrs (..) dont il a conduit la marche pendant près de trente ans", a annoncé un communiqué de la formation pro-iranienne. Le texte a affirmé que le secrétaire général de la puissante formation avait été tué avec d’autres membres du groupe "dans un raid sioniste perfide sur la banlieue sud de Beyrouth". Le Hezbollah n’a pas précisé les noms des autres membres de la formation tués dans cette violente frappe qui a fait au moins six morts selon les autorités et provoqué l’effondrement de sept immeubles d’après la chaîne al-Manar du mouvement.

Le chef du Hezbollah, 64 ans, était considéré comme l’homme le plus puissant du Liban. Depuis des années, il vivait dans la clandestinité et apparaît rarement en public. En 2006, lors de la dernière guerre entre Israël et le Hezbollah, le dirigeant du mouvement avait disparu pendant deux jours et des rumeurs avaient fait état de sa mort, avant qu’il ne réapparaisse.

Le chef d’état-major de l’armée israélienne, le général Herzi Halevi, a promis ce samedi dans un communiqué d'"atteindre" toute personne menaçant Israël. "Nous n’avons pas épuisé tous les moyens dont nous disposons. Le message est simple : quiconque menace les citoyens d’Israël, nous saurons comment l’atteindre", a-t-il déclaré. "Pendant ses 32 ans de règne en tant que secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah a été responsable du meurtre de nombreux civils et soldats israéliens, ainsi que de la planification et de l’exécution de milliers d’activités terroristes", a ajouté l’armée dans un communiqué. "Il était responsable de la direction et de l’exécution d’attaques terroristes dans le monde entier, au cours desquelles des civils de diverses nationalités ont été assassinés. Nasrallah était le principal décideur et le leader stratégique de l’organisation", poursuit l’armée.

Que s’est-il passé vendredi ?

Juste avant 18h30 vendredi d’énormes explosions ont retenti dans Beyrouth et ses environs, provoquant la panique chez les habitants. Une "série de frappes israéliennes a visé la banlieue sud" de la capitale, fief du Hezbollah, a rapporté l’agence de presse officielle libanaise.

Des colonnes de fumée s’élevant de différents endroits étaient visibles sur les images diffusées en direct par la télévision locale et les sirènes des ambulances ont retenti dans la capitale libanaise. Le raid a détruit des dizaines d’immeubles, poussé à la fuite des centaines de personnes et fait au moins six morts, selon un bilan du ministère libanais de la Santé. Selon un communiqué de l’armée israélienne, le bombardement a provoqué, outre le décès d’Hassan Nasrallah, la mort d’Ali Karaké, identifié comme le commandant du front sud du Hezbollah, ainsi que d’autres commandants du mouvement.

Sur les lieux des frappes, à Haret Hreik, plusieurs immenses cratères mesurant jusqu’à cinq mètres de diamètre étaient visibles, selon les photographes de l’AFP sur place. Des habitants du quartier densément peuplé ont raconté à l’AFP avoir entendu des explosions successives et avoir eu leurs maisons "secouées" par celles-ci.

Israël a déclaré juste après avoir mené une "frappe précise" sur le "quartier général" du Hezbollah dans la banlieue sud de Beyrouth. Le porte-parole de l’armée, le contre-amiral Daniel Hagari, a précisé que ce QG se "situait sous des immeubles résidentiels au coeur de Dahiyeh", terme arabe pour "banlieue". Une source proche du Hezbollah a déclaré que les frappes visaient des bâtiments dans une zone résidentielle où se trouve des organisations et des bureaux appartenant au Hezbollah et à ses élus.

Quelles sont les réactions au Moyen-Orient ?

L'Iran a affirmé ce samedi que la "ligne de Hassan Nasrallah se poursuivrait" en dépit de l'élimination la veille du chef du Hezbollah. "La ligne glorieuse du chef de la résistance, Hassan Nasrallah, se poursuivra et son objectif sacré sera réalisé avec la libération de Qods (Jérusalem), si Dieu le veut", a déclaré le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Nasser Kanani, dans un message publié sur X. Pour le premier vice-président iranien, Mohammad Reza Aref, l'assassinat de Nasrallah entraînerait la "destruction" d'Israël.

Selon les rebelles houthis du Yémen soutenus par Téhéran, la mort de Nasrallah va "renforcer leur détermination".

Le Premier ministre irakien, Mohamed Chia al-Soudani, a qualifié l'assassinat de "crime" ayant "franchi toutes les lignes rouges".

A l’annonce de la mort du chef du Hezbollah, des cris ont éclaté dans les rues du quartier commerçant de Hamra à Beyrouth. "Oh mon Dieu", s’est exclamé un passant. Des femmes pleuraient en se frappant la poitrine, ont constaté des journalistes de l’AFP, d’autres criaient : "Nasrallah ! Allah Akbar (Dieu est le plus grand).

Que s’est-il passé dans la nuit de vendredi à samedi ?

L’armée israélienne a indiqué ce samedi matin avoir frappé dans la nuit plus de 140 cibles du Hezbollah au Liban. Toute la nuit, les frappes ont visé plusieurs zones de la banlieue sud de Beyrouth. Plusieurs familles ont dormi dans la rue. Des colonnes de fumée s’élèvent encore des décombres. Le Hezbollah a revendiqué samedi plusieurs tirs de roquettes contre le nord d’Israël.

Le Hezbollah a commencé à tirer des roquettes sur Israël après le début de la guerre le 7 octobre dans la bande de Gaza entre le mouvement islamiste palestinien Hamas et l’armée israélienne, distant agir ainsi en soutien au Hamas, son allié. La guerre a été déclenchée à la suite de l’attaque sans précédent du Hamas dans le sud d’Israël, le 7 octobre.

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