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“All we imagine as light”, “Quand vient l’automne”, “The Outrun”… Voici les films de la semaine !

All we imagine as light, Payal Kapadia

Laissant entrer dans le champ les multiples imprévus du réel (le surgissement d’une couleur, d’un visage ou d’un son), le film ne fait jamais système. Il ne dompte pas le monde mais l’écoute et l’observe avec une immense attention. Rarement le Mumbai d’aujourd’hui nous était apparu ainsi, enlaçant les amours en même temps qu’il exclut ses habitant·es les plus précaires. 

Lire la critique de Ludovic Béot

Quand vient l’automne, François Ozon

François Ozon instille chez nous un malaise : cette vieille dame adorable qu’est Michelle n’est pas si nette que ça, non à cause de son passé (même si aux yeux des “braves gens”, comme les appelait Brassens, mais aussi pour Valérie, il est honteux), mais parce qu’une certaine complicité s’instaure entre Vincent et elle, et qu’on se posera toujours la question d’un potentiel complot fomenté par le duo. Sans possibilité de répondre à cette question, comme finira par le reconnaître une gendarme obstinée (Sophie Guillemin, avec son regard qui semble voir à travers les êtres).

Lire la critique de Jean-Baptiste Morain

The Outrun, Nora Fingscheidt

À la recherche d’un volatile disparu, il y a non seulement cette mission d’abstinence qui s’écrit en filigrane, métaphore filée et balisée d’une chimère inatteignable, mais il y a aussi et surtout la quête d’une sorte de cryptozoologiste pour qui seule une apparition miraculeuse pourrait concrétiser l’accomplissement de sa sobriété.

Lire la critique d’Arnaud Hallet

Joker : Folie à deux, Todd Phillips

Joker, donc, ne naîtra toujours pas, quoi que veuille la foule déchaînée, arrière-fond parfaitement langien du film, que l’on peut volontiers assimiler à un avatar malveillant de son propre public. Il végète à part du monde et du film que l’on attend de lui, occupé à des choses assez inhabituelles pour lui : préparer son procès, tenter de guérir, tomber amoureux. 

Lire la critique de Théo Ribeton

La Sirène à barbe, Nicolas Bellenchombre et Arthur Delamotte

À ce petit jeu, le film perd bien plus qu’il ne gagne : les queens de La Sirène à barbe, aussi parfaites soient-elles, et celleux qui se cachent derrière, peinent à s’affranchir de ces standards auxquels ils et elles sont tenu·es. Des personnes à part entière, avec leurs joies et leurs peines, oui. Mais des personnages de cinéma, jamais.

Lire la critique de Jolan Maffi

Drone, Simon Bouisson

Porté par une mise en scène extrêmement ludique qui regarde vers tout un pan du cinéma américain (aussi bien les thrillers voyeuristes d’un De Palma que l’épure glacé d’un Fincher) et une science de l’artisanat à la précision minutieuse (cadrage, mouvements de caméra, sound design), Drone est un film qui cherche son regard en permanence, expérimente avec une sincérité jamais poseuse. 

Lire la critique de Ludovic Béot

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