Batteries : attention, une bêtise peut en cacher une autre.
Le solaire et l’éolien sont intermittents. Ils ne donnent rien la nuit en période d’anticyclone, parfois sur toute l’Europe, et même en période de grand froid. Même les opérateurs de ces équipements n’osent plus affirmer le contraire. Mais, disent-ils, il « suffit » de stocker.
Sur une période longue d’intermittence de vent, comme on en a parfois l’été pendant trois semaines d’affilée, c’est impensable. Sur un cas réel français, on a manqué de vent pendant le mois de juin . Pour palier cette période peu venteuse en France et en Allemagne, et on était déjà à 81 GW d’éoliennes installées à cette date, il aurait fallu stocker au préalable une énergie énorme : en hydraulique, il aurait fallu monter toute l’eau du lac de Genève et du lac de Constance de 150m.
Pour le solaire, si en hiver c’est peine perdue à cause du peu d’ensoleillement, en été on peut concevoir de stocker la journée pour restituer la nuit. Cela éviterait, entre autres, d’avoir systématiquement en été à midi des prix de marché négatifs, une aberration du genre que seul le marché « bureaucratisé » peut en produire. Là encore, un précédent calcul, sur la base de 100 GW de solaire installés en France, montre que pour lisser la production il faudrait installer 40 GW de stockage capable de stocker 100 GWh.
Pour l’instant, on est capable au mieux, en hydraulique, de stocker 5 GW pendant quelques heures. (Ces calculs sont à disposition sur demande ou en cliquant ici)
Alors, quid des batteries, censées sauver l’intermittence ?
Actuellement, on sait faire des ensembles de batteries de 2 ou 3 GW. Et ça couvre plusieurs hectares, et c’est plein de produits polluants. Mais après tout, il « suffirait » de les multiplier. Mais la réalité commence à pointer son nez, et certains s’interrogent, comme dans le journal « La tribune » du 26 Septembre 2024. La Commission de régulation de l’électricité prévoit qu’on aura installé 1,6 GW de batteries en fin d’année, et 7GW sont en projet. Mais, dit la Tribune, « Un engouement qui s’explique par la nécessité de combler la production instable des énergies renouvelables, notamment des panneaux solaires. Mais le modèle économique reste bancal, et la filière en attente d’un soutien de l’Etat. »
Et pour cause ! Même si c’est techniquement possible de couvrir la France de ces « batteries containers » remplies de liquides polluants, cela a un coût, évidemment. En gros, le « lissage » de la production solaire avec les coûts actuels fait doubler le coût global du kWh lissé. C’est ce qu’admet le fondateur de « Clean Horizon » lui-même, une société spécialisée dans le stockage.
Nul doute que le Réseau de France paiera le surcoût, et le répercutera sur le consommateur. Ce sera indolore pour les producteurs d’ENR, comme c’est déjà le cas pour le raccordement hors de prix des éoliennes off shore et autres dispositifs pour pallier à une insécurité croissante du réseau, mais très couteux pour le consommateur.