Affaire de la disparue de Lascaux : le parquet donne une nouvelle orientation à l'affaire
C’est une orientation qui était attendue depuis des mois, autant par les proches de Lesline Ravel, disparue à Lascaux (Corrèze) en décembre 2018, que du côté de son mari mis en cause Hervé Ravel, mis en examen pour meurtre depuis mai 2021. Dans le courant de l’été, la procureure de Brive a rédigé un réquisitoire de demande de renvoi devant la cour criminelle de Corrèze.
Une requalification des faitsDans ce document daté du 30 juillet, le parquet a décidé de requalifier les faits en « violences volontaires ayant entraîné la mort, sans intension de la donner », alors qu’Hervé Ravel était mis en examen pour « meurtre sur conjoint ». Cette affaire devrait, selon les réquisitions du parquet, être jugée devant la cour criminelle départementale de la Corrèze, et non une cour d’assises.
« Le parquet a décidé de requalifier les faits de façon à coller au plus près des aveux qu’avait formulés Hervé Ravel, avant de se rétracter. Dans ce dossier où il n’y avait pas d’urgence particulière, on peut néanmoins regretter le timing de ces réquisitions, en pleine période de congés d’été, qui prive la défense de faire remonter des observations dans les temps », déplore Vincent Desport, avocat d’Hervé Ravel, toujours sous contrôle judiciaire depuis sa sortie de détention provisoire en mai 2022.
La juge d'instruction a le dernier motCette orientation du dossier criminel, où le parquet considère que Lesline Ravel a bien été tuée, est lourde de conséquence si elle se confirme. D’une part, il laisse en suspens la question de la dissimulation de corps de Lesline. D’autre part, le conjoint mis en cause encourt, avec cette qualification, une peine de vingt ans de prison, contre trente ans de réclusion criminelle s’il avait été poursuivi pour meurtre.
L’avenir du dossier Ravel est maintenant entre les mains de la juge d’instruction, qui peut suivre les réquisitions du parquet, décider de porter l’affaire devant une cour d’assises, où prononcer un non-lieu.
Pierre Vignaud