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Voiles de Saint-Tropez. Une édition exceptionnelle pour les 25 ans

Les 250 bateaux présents aux Voile cette année ont eu des conditions météos idéales pour rendre cette édition exceptionnelle. Maxis, Modernes et Traditions se sont régalés tout au long de cette semaine offrant à nouveau un magnifique spectacle.

Modernes
Le vent était encore bien retord lorsque le premier coup de canon retentit à 12 h 40 devant la tour du Portalet. La bagarre s’installait rapidement en IRC B (Trophée North Sails) entre les TP 52, Ker 46 et autres Club Swan. Et au terme d’un petit aller-retour de 15 milles bouclé en une heure et demi, c’est le TP 52 Vudu qui avait les honneurs de la ligne, signant l’une des plus belles progressions sur quatre courses. Insuffisant néanmoins pour battre un autre des TP 52, Nanoq, skippé par le roi Frederik du Danemark. Vainqueur déjà l’an passé en IRC C qui était la classe des racers, son Nanoq s’impose une nouvelle fois cette année, sans victoire de manche certes, mais avec une belle régularité en deuxième partie de semaine où il terminait deux fois deuxième.
En IRC C pour le Trophée BMW, le classement général provisoire était très serré au départ ce matin avec au moins deux bateaux capables de l’emporter. C’est finalement Shotgunn, du britannique Wilson Michaël, troisième aujourd’hui, qui inscrit son nom aux Voiles de Saint-Tropez. Dans cette classe très disputée, le meilleur des quatre Cape 31 engagés, Give Me 5, ne peut pas faire mieux que l’an passé et échoue au pied du podium.
Pas de surprise en IRC D (Trophée Suzuki Marine) où Expresso de Gael Claeys remporte encore la manche d’aujourd’hui. Ce JPK1010 déjà vainqueur en 2023 est le seul dans sa classe à avoir remporté toutes les manches courues, ce qui en dit long sur sa domination. « C’est la victoire d’une équipe confiait à l’arrivée le licencié de la Société Nautique de Saint-Tropez. Nous pouvons déjà dire que nous reviendrons l’an prochain, car le triplé n’a jamais été réalisé à ma connaissance dans les Voiles. C’est une perspective qui nous motive beaucoup ! »
C’est en IRC E (Trophée Marines de Cogolin) que la situation fut la plus confuse aujourd’hui. Avec le vent tournant au dernier moment, une poignée de bateaux cherchait à s’intercaler au comité en bâbord amure. C’est ainsi que le leader d’hier Flower Power 2, contraint de faire le tour du comité pour réparer son départ volé après avoir cherché à éviter les collisions, signait une mauvaise manche et laissait le général à Pride, le légendaire Swan 44 de la famille Graves. C’est la première victoire, celle de la fidélité pour cet équipage américain qui, en défiant le 12 m JI Ikra en 1981, donnait sans le savoir naissance à la Nioulargue et faisait son grand retour aux Voiles de Saint-Tropez l’an passé.

Traditions : Le Trophée Rolex à Marga dans un final haletant
Beau temps, belle mer et un vent parfaitement établi, les Traditions étaient à la fête pour ce dernier jour des Voiles de Saint-Tropez. Et le premier départ des Epoque Aurique, en lice pour le Trophée Rolex était de toute beauté.
Dans cette catégorie, depuis la disqualification d’Oriole pour sa collision avec Lulu dans la course 2 mardi, le match pour la victoire finale opposait le 10 m JI Marga, barré par le brésilien Torben Graël et le P Class Olympian. Opposition sportive mais aussi de style entre ces bateaux centenaires mais construits pour des jauges différentes, Marga accusant près de deux tonnes de plus sur la balance que les P Class dessinés selon la jauge universelle d’Herreshoff et typés pour les régates en baie de New York. Restaurés chez John Anderson à Camden dans le Maine sous l’impulsion du français Bruno Troublé, les quatre P Class auront indiscutablement marqué de leur présence ces Voiles de Saint-Tropez 2024. Redoutables dans les petits airs avec leur génois à recouvrement, les P Class doivent néanmoins beaucoup de temps à Marga : « 5 minutes 10 par heure de course exactement ! » précisait Cécile Poujol, la tacticienne d’Olympian, avant le départ ce matin. «Autant dire qu’on sera sur la ligne d’arrivée pour chronométrer aujourd’hui, car la perspective de battre Torben Graël une fois dans sa vie est plutôt excitante ». Il faudra revenir car après deux heures de course, l’écart n’excédait pas cinq minutes entre les deux bateaux et d’un petit point, c’est bien le quintuple médaillé olympique Torben Graël qui donne la victoire à Marga ! Une victoire qui « signifie beaucoup » pour son propriétaire Matteo Tacconi : « Ce sont neuf années de vie, à naviguer sur ce bateau, pour d’abord le comprendre puis le faire progresser chaque année. Là, cette saison était la bonne. Après notre podium à Antibes, la victoire ce soir dans les Voiles de Saint-Tropez sonne comme un rêve »
Pas de surprise en revanche chez les Grands Traditions où Belle Aventure gagne encore aujourd’hui et remporte sans difficulté ces Voiles de Saint-Tropez avec toutes les manches à son actif. Même punition en 12 m JI, avec un Crusader intraitable sur les trois manches courues et pourtant très disputées. C’était la quatrième régate de l’année pour l’équipage de Sir Richard Matthews, un habitué des Voiles qu’il a couru plusieurs fois sur son plan Fife Kismet. « J’adore venir aux Voiles. Crusader est d’ors et déjà en vente, mais si la Grande-Bretagne gagne la Cup, je m’engage à le conserver et revenir ! » disait-il avec enthousiasme ce matin à l’heure de larguer les aussières. Les britanniques ont su tenir dans leur tableau French Kiss sur lequel Albert Jacobsoone, l’un des équipiers de la campagne française de Perth de 1987 raconte: « Ces bateaux restent complexes et la coordination de l’équipage compte plus que la performance pure et de ce point de vue, Crusader était un cran au dessus. J’espère que la dynamique dans cette classe de 12 mètres JI va se poursuivre. Il y a en France Kookaburra III qui peut nous rejoindre, Kookaburra II est en Italie où il y a aussi Italia. Pourquoi pas 7 ou 8 bateaux de cette génération l’an prochain aux Voiles ?! »
Pas de victoire écrasante chez les BIG mais la prime à la régularité va à Tuiga,. Deuxième aujourd’hui derrière Viveka, le 15 m JI du Yacht Club de Monaco remporte sa classe et le match de toute beauté qui l’a opposé lors des trois manches disputées à son homologue Mariska.
Chez les Marconi, qu’ils soient d’Epoque (avant 1950) ou Classiques (après), le suspense était total ce matin au départ de la tour du Portalet, avec les deux premiers à égalité de points. La main des leaders n’a pourtant pas tremblé puisque Eugenia V l’emporte chez les Classiques, Stormy Weather faisant de même chez les Epoque B. En Epoque Marconi A, c’est un cas d’école : Blitzen se retrouve à égalité de points avec Carron II. Chacun a gagné une course, a fait troisième et septième une fois. Egalité totale donc, mais dans ce cas là, c’est le résultat de la dernière manche qui fait foi. Et aujourd’hui, c’est Blitzen qui était devant. A lui donc la coupe !
Pour être complet dans les résultats des Traditions, il faut encore noter qu’ en IOR, Il Moro di Venezia l’emporte. Idem pour Flica 2 en 12 m JI Vintage et pour Dainty chez lnvités

Maxis : Les favoris au rendez-vous
En baie de Pampelonne comme dans le golfe de Saint-Tropez, le vent a mis un moment à se caler en direction aujourd’hui, mais chaque classe a pu réaliser son programme, soit un côtier pour les classes A et B et une banane pour les C et D.
En Maxis A (Trophée Byblos) , c’est Jethou,qui l’emporte aujourd’hui sur un parcours dont on retiendra le départ tonitruant de Black Jack 100 et le chalutage de la bouée par My Song ! Le 77 pieds de Sir Peter Ogden laisse néanmoins la victoire finale à Jolt, deuxième aujourd’hui et qui a clairement dominé ces Voiles de Saint Tropez sur les plus rapides des Maxis.
Lyra aura fait encore moins de détails chez les Maxis B (Trophée La Mer). Il l’emporte aujourd’hui et n’aura concédé qu’une fois la victoire en six manches, une grande satisfaction pour son propriétaire barreur Terry Hui, déjà vainqueur l’an passé « Ce résultat provient essentiellement de mon équipage qui s’est montré formidable. Tout parait simple et fluide avec des gens comme ça et notre tacticien Nicolai Sehestead a été encore une fois un plus pour la performance ». Indécis jusqu’à ce matin, le reste du podium dans cette classe voit finalement la deuxième place attribuée à Kallima, le Swan 82 belge, devantt Geist, l’impressionnant 111 pieds au look classique toujours dans le match depuis lundi.
Chez Les Maxis C (Trophée Barons de Rothschild), Wallyño l’emporte sur la seule banane du jour mais laisse le général d’un petit point à Yoru. Skipper du Wally gris, Benoit de Froidmont qui est aussi président de l’International Maxis Association, est passé tout près du doublé et retenait surtout de cette édition des Voiles « la qualité exemplaire des hospitalités et de l’organisation. Tout le monde est heureux de naviguer dans ces conditions clémentes. Le niveau était élevé et l’ambiance excellente. C’est certain que nous reviendrons plus nombreux encore l’an prochain ».
Le succès du Swan 65 britannique Six Jaguar en Maxi D (Trophée Brig), nouveau venu dans la classe cette année, fait d’ailleurs partie de ceux qui devraient attirer d’autres propriétaires pour venir s’aligner à bord de Maxis, quelle qu’en soient les caractéristiques ou l’ancienneté.

De bois et d’acier.
Créateur d’enceintes qui sont de véritables sculptures connues sous la marque Octo, Arnaud Régalet a dessiné cette année les deux Trophées qui seront remis par la Ville de Saint-Tropez. Celui en bois (tilleul et fraké) récompensera le premier voilier Moderne au classement général toutes catégories confondues, alors que celui en acier, est destiné au vainqueur overall des Maxis.
En attendant de les voir décernés ce soir (Maxis) et dimanche matin (Modernes), deux pièces du designer sont exposées au bar des Voiles et devant le podium, au pied de l’écran géant.

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