Vos chansons préférées ? On a posé la question à Stone, Richard Gotainer et aux autres artistes présents à la Foire de Montluçon
Il est naturellement (très) difficile de sélectionner ses trois chansons françaises préférées. Mais après plusieurs jours de réflexion, les six artistes résidant dans la région montluçonnaise et à proximité ont accepté de jouer le jeu, dans le cadre de l'exposition « Paroles et musique », thème de la Foire de Montluçon (Allier), du samedi 5 au dimanche 13 octobre.
Pour la Commentryenne StoneComme tout d’abord la Commentryenne Stone, qui a choisi en premier Le Déserteur, de Boris Vian, une chanson qui a aussi connu de très nombreux interprètes. « Je la trouve magnifique et elle est d’une actualité éternelle, surtout à notre époque. Et ce n’est pas une petite bluette. »
La deuxième place, elle l’a réservée à Ex fan des Sixties, de Jane Birkin.
Je voulais mettre une femme et pas que des mecs. C’est une chanson que j’aurai aimé chanter car elle est de Gainsbourg qui m’en a aussi fait une.
Pour la troisième, elle a choisi Rockollection de Laurent Voulzy, car « j’adore la chanson et son interprète. Quand elle est sortie, en 1977, je l’ai trouvée géniale. Elle évoque les Beatles, les Stones, des groupes qui ont marqué notre génération. Tout ce que l’on a adoré et qui perdure depuis des décennies. »
La Foire de Montluçon est ouverte tous les jours, de 10 heures à 20 heures, jusqu’au jeudi 10 octobre?; de 10 heures à 21 heures, les vendredi 11 et samedi 12 et de 10 heures à 19 heures, le dimanche 13. Entrée et parkings gratuits. L’espace restauration est ouvert de 10 heures à 1 heure du matin, avec entrée et parking réservés, après la fermeture de la Foire.
Pour le Cérillois Richard GotainerPour le Cérillois Richard Gotainer, la palme revient à Gaby Oh Gaby d’Alain Bashung.
Une chanson admirable, d’un surréalisme bouleversant où le non-sens joue pour beaucoup. Elle est très, très bien écrite et propose toute une suite de réflexions totalement indépendantes les unes des autres. Le texte est extrêmement moderne. Et ça marche complètement.
Et de fredonner : « Tu sais, tu sais c’est comme ce type qui voudrait que j’me soigne et qu’abandonne son clebs au mois d’août en Espagne ». Ou encore : « En r’gardant les résultats d’son check-up, un requin qui fumait plus a rallumé son clop. »
En deuxième, il place La Bicyclette, interprétée par Yves Montand. « C’est un vrai film et il y a des images formidables », avance-t-il. Passionné de vélo, il aurait bien aimé faire une chanson sur le sujet, « mais c’était impensable, ça avait déjà été fait et surtout, il n’était pas possible de faire mieux ».
Pour finir, il cite L’Hymne à l’amour d’Édith Piaf, « vraiment une chanson superbe, avec des paroles de Piaf qui a prouvé qu’elle n’était pas simplement une chanteuse. Je revois aussi ma mère qui, en passant l’aspirateur tous les dimanches matin, la fredonnait en y mettant du sentiment ».
Pour Jean-Pierre Chauvet, d'Eldora« J’adore vraiment une chanson française, même si elle vient du Québec, c’est Ordinaire de Robert Charlebois », avance Jean-Pierre Chauvet, du duo Axses et de la compagnie Eldora. « Celui qui fredonne “Je suis un gars ben ordinaire” raconte ses idéaux avec tout son côté humaniste ».
Lui qui a repris beaucoup de chansons du répertoire français place en deuxième position L’Hymne à l’amour d’Édith Piaf.
Une des chansons les plus fantastiques de son répertoire. Toute la vie de Piaf est dans cette chanson.
En trois, on lui permet de donner deux titres. Ces gens-là, de Jacques Brel, dont il aime beaucoup la version du groupe Ange. Et un nouveau tour par le Québec avec Quand les hommes vivront d’amour, du trio Félix Leclerc, Robert Charlebois et Gilles Vigneault.
Pour le Montluçonnais Guillaume Cantillon« C’est compliqué, mais intéressant et agréable de choisir des chansons que l’on a beaucoup aimées », avoue le Montluçonnais Guillaume Cantillon, ex-Kaolin et qui, après avoir sorti, cette année, un album dans le cadre de son nouveau projet Courcheval, travaille sur un deuxième, dont la sortie est prévue l’année prochaine.
« La première est Lou de Christophe dédiée à Lou Reed et qui figure dans son album Les Vestiges du Chaos. Un album qui touche au sublime et est époustouflant de modernité, touchant parfois au spirituel brut. Avec cette voix de cristal, mélodique et sensible. »
En 2017, j’ai vu Christophe en concert à Athanor et quand il a commencé à la chanter, je me suis mis à pleurer. Et je me suis aperçu que ma compagne aussi. C’était très fort. Ça ne m’était jamais arrivé en concert. Mais on ne peut pas rester indifférent à un texte tellement fabuleux.
En deuxième, il place 365 jours ouvrables, du groupe Diabologum, qui date de 1996. « Un groupe français alors un peu avant-gardiste, très influencé par la musique anglo-saxonne avec des références au hip-hop de l’époque. Une chanson complexe dont ils ont fait une chanson culte. »
La troisième est Ithaque de Silvain Valot, « une chanson qui se rapprocherait d’un Neil Young. Un mélange d’homme mature et d’enfant. Pour toutes les trois, on est dans des voix singulières, avec des textes hyperimportants, parfois métaphysiques et qui tendent au spirituel ». Et de préciser que « sous diverses formes, j’ai eu la chance de travailler avec tous ces chanteurs ».
Pour le Montluçonnais Francis Lavoine« Pour ma part, une des chansons la plus marquante est Le cancre, écrite et interprétée par Leny Escudéro, affirme le Montluçonnais Francis Lavoine, du groupe Les Enfants Terribles. Ayant consacré ma vie professionnelle à la lutte contre l’illettrisme, ce texte, découvert alors que je n’avais que 17 ans, fut en quelque sorte prémonitoire. Et quelle poésie?! »
La seconde est un joyau, de la pure orfèvrerie, tant au niveau du texte, articulé comme une mécanique de précision qu’à celui de la mélodie et des arrangements musicaux. Il s’agit de Variations sur Marilou, créée par Serge Gainsbourg pour l’album L’homme à tête de chou.
« La troisième est une chanson de Jean Ferrat. Mais permettez-moi d’hésiter entre En groupe, en ligue, en procession, que j’interprète sur scène avec les Enfants Terribles, et Ma France qui, à elle seule, sait lier à la fois les valeurs universalistes, la beauté des combats et des paysages et, bien sûr, l’espoir dans l’homme et la vie. »
Pour Marine Pilard, de ChâteaumeillantPour Marine Pilard, c'est Non, je ne regrette rien, d’Édith Piaf qui occupe la première place, souligne Marine Pilard. « Car ma vie, car mes joies, aujourd’hui, ça commence avec toi, ça correspond complètement où j’en suis, tant au niveau personnel que professionnel. »
C’est bien sûr le choix d’un instant. Mais ensuite, ce sont Les Souliers Verts de Linda Lemay, qui m’ont permis de la découvrir en 2003. Depuis, c’est une longue histoire d’amour. C’est tout ce que j’aime en termes de chansons à textes. Je m’en suis tellement inspiré et souvent on me qualifie de Linda Lemay du Berry.
« En troisième, pour un côté un peu plus décalé, je place L’Envie de Johnny Hallyday. C’est le taulier, une référence, une bête de scène. J’adore le riff qui me fait toujours dresser les cheveux sur la tête et encore plus les paroles. C’est aussi un peu l’image de la vie. Si tu ne passes pas par des galères, tu ne sauras pas apprécier le bonheur. »
Maintenant, amis lecteurs, après avoir peut-être réécouté ou parfois découvert toutes ces chansons, pourquoi ne pas essayer, vous aussi, de choisir vos trois chansons françaises préférées??
L'inauguration de la Foire de Montluçon en images
Philippe Werth