Norbert Krief, guitariste de Trust et de Johnny Hallyday, tête d'affiche du troisième Guitar Fest de Montluçon
Norbert « Nono » Krief, cofondateur du groupe Trust et guitariste de Johnny Hallyday au début des années 90, sera l’un des artistes sur la scène du Guitar Fest, ce vendredi 11 octobre, à 20 heures au théâtre Gabrielle-Robinne à Montluçon. Un invité d’exception qui a, à son actif, près de quarante-huit ans de scène.
Un "guitar hero" françaisQu’est-ce qui vous a donné envie de participer au Guitar Fest à Montluçon ?
Je suis venu plusieurs fois à Montluçon, avant la création du MuPop, notamment à l’école de musique Tam-Tam. Ensuite, j’ai assisté à la création du musée. Je crois d’ailleurs avoir un espace au sein du musée avec des objets m’appartenant : une guitare, un disque de platine et un blouson. Il y a un côté honorifique. Alors, c’est une très bonne raison pour venir à un événement musical organisé par le MuPop.
Au cours de votre carrière, vous avez participé à de très nombreux projets avec d’autres artistes. Vous avez une préférence pour les projets collectifs ?
Oui, c’est ce qu’il y a de plus enrichissant. Quand j’ai commencé ma carrière, très jeune, avec le groupe Trust, c’était tout de suite très connoté hard rock. J’ai tout de suite eu cette étiquette de guitariste hard rock. Alors qu’au départ, ce n’était pas ce que je voulais. Je me suis donc retrouvé un peu enfermé là-dedans malgré moi.
Heureusement, après, j’ai enchaîné avec Johnny puis j’ai participé à énormément d’albums d’artistes - 100 ou 150 albums, je n’ai jamais compté - dans des styles différents : rock, blues, raï… C’est une autre liberté musicale. On explore d’autres univers musicaux. C’est à la fois riche artistiquement, mais aussi humainement quand on travaille avec d’autres musiciens, d’autres artistes. On apprend beaucoup.
La révélation grâce à Jimmy PageQu’est-ce qui vous a donné envie de jouer de la guitare ? Vous avez tout de suite été attiré par cet instrument-là ?
Non, ce n’était pas la guitare au départ. J’ai toujours été très sensible aux voix. J’aurais adoré être chanteur. Et puis, mon grand frère a commencé à ramener beaucoup de disques à la maison : du blues, puis les Beatles, les Rolling stones, les premiers groupes électriques et bien rock. J’ai alors commencé à être assez sensible à la guitare en écoutant des gens comme Alvin Lee du groupe Ten years after.
« Mais il y a vraiment eu un déclencheur. On est en 68, je suis chez moi, j’ai 12 ans et à la radio passe une chanson de Led Zeppelin qui s’appelle Whole lotta love, qui est un de leur plus grand succès. »
norbert krief
La chanson est superbe, il y a un long moment de percussions puis un solo de guitare. Ça m’a vraiment marqué. J’ai demandé à mon frère de me ramener l’album et je l’ai écouté en boucle. C’est là, grâce à Jimmy Page, que j’ai eu un coup de cœur pour la guitare.
Et des années plus tard, vous avez deux guitares de marques légendaires à votre nom (une Fender stratocaster et une Gretsch)…
Oui, après l’énorme succès avec Trust, ces marques m’ont sollicité car j’étais, entre guillemets un “guitar hero”. Je suis très honoré d’avoir deux guitares signature. Cela m’a poussé à travailler encore plus mon instrument.Mais ma passion, c’est la musique : jouer, créer, enregistrer des disques, être sur scène. Je suis là pour prendre du plaisir, pour donner du plaisir et faire briller les yeux des gens. C’est ça qui me plait. Ça ne m’intéresse pas d’être une rock star. Ce que j’aime, c’est faire ma musique sur scène pour partager ce plaisir avec les gens.
Quarante-huit ans de scèneJustement, vous parlez de la scène… Quel est votre meilleur souvenir ?
C’est difficile de choisir, parce que maintenant j’ai 68 ans… J’ai fait mes premières scènes à l’âge de 20 ans. Alors, en quarante-huit ans, il y en a eu des souvenirs et des bons moments.
Après, les meilleurs souvenirs, je pense qu’ils sont, évidemment avec Trust et Johnny parce que ce sont des périodes plus longues.
« L’aventure Trust a été très hachée, avec des séparations, des reformations, mais il y a eu de grands moments. »
norbert krief
Et puis avec Johnny… C’était incroyable. Je suis arrivé avec Johnny à l’époque de Michel Berger, quand il lui a écrit Le Chanteur abandonné. Cet album a eu un énorme succès en France. J’ai donc directement démarré dans des conditions fabuleuses, en restant un mois à Bercy et puis en faisant des immenses tournées. Donc des souvenirs j’en ai. Je ne peux pas choisir ! [Rires]
À quoi les gens qui viendront vous voir au Guitar Fest doivent-ils s’attendre ?
Julien Bitoun, qui m’a appelé pour participer à cet événement, et moi avons vu ensemble un répertoire. Il va y avoir un mélange de reprises de célèbres morceaux de rock, peut-être un ou deux morceaux de Trust… Et pour le reste, je préfère laisser la surprise. Mais en tout cas, on peut s’attendre à ce qu’il y ait de la guitare, c’est sûr ! [Rires]
Le Guitar Fest aura lieu ce vendredi 11 octobre à 20 heures, au théâtre Gabrielle-Robinne de Montluçon. Après Yarol Poupaud en 2022 et Axel Bauer en 2023, le guitariste Julien Bitoun sera encore entouré d’invités d’exception : Norbert Krief, Raoul Chichin, Alice Animal mais aussi Arthur Dart, gagnant du concours national de guitaristes amateurs organisé en mai par le MuPop (notre photo), et deux musiciens ayant participé au premier tremplin : Théo Serres et Alexandre Schmitt.Tarif unique de 9 euros. Réservations au 04.70.02.19.62, à contact@mupop.fr ou sur la billetterie du théâtre à mairie-montlucon.maplace.fr.
Propos recueillis par Laura Morel