Semer les graines d'un nouveau monde : à Montluçon, l'association Les Rencontres de l'atelier lance sa saison

Entre deux sorties vélo, Pierre Goldberg scrute avec intérêt les soubresauts de la vie politique française. « Je suis préoccupé, mais je ne suis pas pessimiste », attaque d’entrée l’ancien maire de Montluçon au moment de présenter la nouvelle saison des Rencontres de l’Atelier dont il est l’un des animateurs.

Une quatorzième édition placée sous le signe de l’espoir. À l’instar du « geste auguste du semeur de blé » (*), les animateurs des Rencontres veulent « semer les graines de l’espoir » pour lutter contre le désappointement qui traverse le pays.

Une vision de la société

D’octobre à juin, des sociologues, des philosophes, des syndicalistes ou encore des avocats viendront dans la cité des bords du Cher pour donner leur vision de la société et les pistes pour la transformer.

Parmi les temps forts de la saison, la présence de Nathalie Tehio, mardi 15 octobre. La présidente de la Ligue des droits de l’Homme évoquera son combat contre l’extrême droite et sa volonté de rassembler dans sa lutte des acteurs de la société civile comme la CGT, FSU, Greenpeace ou encore le syndicat des avocats de France.

De politique, il sera également question en décembre avec la venue de l’anthropologue Alain Bertho, auteur du livre De l’émeute à la démocratie. Un ouvrage dans lequel il s’interroge sur la façon « dont les citoyens peuvent prendre en main leur destin, car s’ils ne s’en mêlent pas, le Nouveau Front Populaire échouera », estime Pierre Goldberg. 

(*) Poème de Victor Hugo.

D’ici au mois de juin, Les Rencontres de l’Atelier ont programmé neuf rendez-vous. Mardi 15 octobre, salle Saint-Vincent avec la présidente de la Ligue des droits de l’homme Nathalie Tehio. Novembre (*), présentation de l’appel à créer un comité de vigilance pour une alternative face à l’extrême droite lancé par une trentaine d’intellectuels dont Stéphane Bonnery et Monique Pinçon-Charlot. Décembre (*), avec Alain Bertho, anthropologue, auteur du livre De l’émeute à la démocratie. Janvier (*), avec Vincent Tiberj, sociologue, auteur du livre La droitisation française, mythe ou réalité. Février (*), débat avec les salariés de Duralex qui, cet été, ont décidé de reprendre les rênes de leur entreprise menacée en créant une Société coopérative de production (Scop) et en poursuivant la production sur le site de La Chapelle-Saint-Mesmin (Loiret). Mars (*), débat avec les initiateurs de la Sécurité sociale alimentaire, un système mis en place à Bordeaux, Montpellier et Saint-Étienne qui permet aux plus démunis d’avoir accès à des denrées ordinairement inaccessibles. Avril (*), débat autour de la Nef, une coopérative d’épargnants créée dans les années 70 qui se revendique comme une banque éthique. Mai (*), avec Bernard Friot, sociologue, et Bernard Vasseur, philosophe, auteurs du livre Le communisme qui vient. Juin (*), avec Michel Pigenet, auteur du livre Les états généraux de 1945. Une expérience démocratique oubliée.                                                                                  (*) Dates à déterminer. Les animateurs des Rencontres de l’Atelier expliquent qu’en raison de « l’incertitude politique qui règne actuellement dans le pays », ils se réservent le droit de modifier le programme de la saison 2024-2025.

Martial Delecluse