Des familles sous OQTF visées par des procédures d'expulsion à Clermont-Ferrand
Sur la dizaine de personnes convoquées par la police aux frontières, trois se sont présentées, lundi matin et se sont vu notifier une assignation à résidence dans un hôtel dans le cadre de la préparation de leur expulsion. Elles ont sept jours pour faire appel.
Régularisations et expulsionsCes familles se trouvaient, jusqu’à début août, à la Maison du peuple à Clermont-Ferrand, transformée en camp pour une population étrangère sans-abri. À la fermeture du site, une trentaine de personnes avaient été conduites vers un centre d’hébergement temporaire pour déboutés du droit d’asile.
"J’ai pris l’engagement que toutes les personnes dans une situation de grande indignité devaient être prises en charge dans un hébergement digne. Je l’ai tenu", a défendu, lundi soir, le préfet du Puy-de-Dôme Joël Mathurin. Selon lui, les situations ont été réexaminées au cas pas cas. Une dizaine de personnes ont été régularisées, assure-t-il. Une autre dizaine en situation irrégulière, arrivée en fin de recours, "ont accepté d’entrer dans un dispositif d’éloignement volontaire dans le cadre de l’hébergement pour préparer leur départ au retour", évalue le préfet.
Obligation de quitter le territoire françaisReste une dizaine de personnes sur la trentaine prise en charge au centre d’hébergement temporaire pour déboutés. Celles-ci ont donc été informées, vendredi 4 octobre, qu’elles devaient se rendre à Gerzat, lundi matin, pour répondre à une convocation auprès de la police aux frontières en vue d’une application de l’obligation de quitter le territoire français (OQTF), demandée par le préfet. Celles qui ne s’y sont pas rendues - la majorité - seront visées par une procédure pour obstacle aux mesures d’éloignement.
Le 8 avril dernier, des dizaines de familles sans-abri ont monté, avec des citoyens, associations et militants, un campement, place du 1er-Mai, à Clermont-Ferrand, avant de se déplacer à la Maison du peuple, trois jours plus tard. Elles y resteront jusqu'en août. Le 13 août, la grande salle était de nouveau vide.
"Parmi les familles convoquées, la plupart vivent sur notre territoire depuis des années, dénonçait RESF 63, dans un communiqué publié samedi. Leurs enfants sont scolarisés dans nos écoles et certains sont même nés ici."
Malik Kebour