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Changement climatique : "l’eau est soit trop abondante, soit insuffisante", alerte l'ONU

Crues, sécheresses, pénuries d’eau…"les signaux d’alerte se multiplient", prévient Celeste Saulo, secrétaire générale de l’Organisation météorologique mondiale (OMM), une agence de l'ONU, dans un communiqué publié lundi 7 octobre, et "pourtant, nous ne prenons pas les mesures urgentes qui s’imposent". Selon le nouveau rapport de l’OMM sur l’état mondial des ressources en eau, l’année 2023 a été marquée par des sécheresses prolongées et des inondations généralisées, "dues à la fois à la transition de La Niña à El Niño (des facteurs climatiques naturels) et au changement climatique induit par l’homme".

Des données récoltées dans quarante pays de la planète montrent que les cours d’eau ont atteint un niveau de sécheresse sans précédent depuis trente-trois ans, annonçant des "perturbations inquiétantes des ressources en eau, alors que la demande ne cesse d’augmenter."

Un cycle de l’eau irrégulier et imprévisible

Encore récemment en Bosnie-Herzégovine, en Thaïlande, au Népal ou au Mexique, la fin septembre et le début du mois d’octobre ont été ponctués d’inondations meurtrières. Des phénomènes extrêmes, amenés à se multiplier en raison du changement climatique, et qui s’expliquent en partie, selon l’Organisation météorologique mondiale, par une irrégularité du cycle de l’eau.

"L’élévation de la température a accéléré le cycle hydrologique, qui est aussi devenu plus irrégulier et moins prévisible", détaille Celeste Saulo. "Une atmosphère plus chaude pouvant contenir plus d’humidité, le réchauffement climatique augmente le risque de fortes précipitations. Parallèlement, l’accélération de l’évaporation et l’assèchement des sols aggravent les sécheresses". Résultat : "Nous sommes confrontés à des situations de plus en plus difficiles, où l’eau est soit trop abondante, soit insuffisante", s’alarme la secrétaire générale.

Les précipitations totales en 2023 ont dépassé la normale dans plusieurs régions, notamment en Asie orientale et centrale, dans certaines parties de l’Asie du Nord, dans l’ouest de l’Inde et dans certaines parties de l’Afrique, de l’Europe et de l’Amérique du Nord. A l’inverse, d’importants déficits pluviométriques ont été observés dans le sud-est de l’Amérique du Sud, dans le bassin amazonien, dans une grande partie de l’Amérique centrale, dans le sud du Canada, dans la région méditerranéenne occidentale et dans certaines parties de l’Afrique et de l’Asie.

Les cours d’eau d’Amérique ont essentiellement connu "des conditions inférieures ou très inférieures à la normale", pointe l’OMM dans son rapport. Tous les pays du bassin amazonien ont connu des niveaux records de faibles précipitations.

Enfin, les données préliminaires pour la période septembre 2022-août 2023 montrent une perte importante de la masse des glaciers "qui serait la plus importante jamais enregistrée (1950-2023)", selon l’agence. L’OMM, qui souligne "l’urgence d’agir", rappelle que 3,6 milliards de personnes sont actuellement confrontées à des pénuries d’eau, et qu’elles devraient dépasser les 5 milliards d’ici 2050.

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