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Jeune randonneuse tuée d'une balle perdue dans le Cantal : la chasseuse de 19 ans condamnée

Un tir et un cri. C’est-ce que la jeune chasseuse, première sur les lieux du drame, a toujours décrit depuis le 19 février 2022. Alors âgée de 17 ans, elle explique voir un sanglier longer le bois dans le pré de « La Bécarie », sur la commune de Cassaniouze, où elle est postée. Elle vise, tire et entend immédiatement le cri de celui qui accompagnait Mélodie Cauffet.

La randonneuse remontait un sentier balisé, en lisière de forêt, quand elle a été touchée au flanc. Elle n’a pas survécu, malgré l’intervention du Smur, venu en hélicoptère.

L’Association communale de chasse agréée (ACCA) de Cassaniouze, organisatrice de la battue, a été jugée ce jeudi 3 octobre et condamnée à 80.000 € d’amende, dont 40.000 € avec sursis. L’enquête a démontré qu’il manquait des panneaux annonçant l’action de chasse et que la jeune tireuse était mal placée, dans un pré où elle ne pouvait pas prendre un bon tir, à moins de 100 mètres d’une habitation : « Je considère que le principal responsable est l’ACCA », avait indiqué le procureur de la République d’Aurillac, Paolo Giambiasi.

La balle jamais retrouvée

Le tribunal pour enfants, compétent pour cette jeune femme mineure au moment du tir, a étudié les faits, ce mardi 8 octobre. L’adolescente, première présente sur les lieux et qui a participé aux premiers secours, s’est toujours dénoncée comme la tireuse. L’instruction s’est interrogée sur une autre hypothèse : celle que son compagnon, chasseur posté le plus proche d’elle, ait été l’auteur du coup de feu mortel.

Il a effectivement tiré, dans le même temps que sa compagne, vraisemblablement sur l’animal qu’elle visait et qui a été retrouvé mortellement blessé, quelques centaines de mètres plus loin. La balle ayant tué Mélodie Cauffet n’a jamais été retrouvée, écartant toute comparaison avec les deux armes des chasseurs.

Jugée à huis clos

Un an de prison avec sursis et retrait définitif du permis de chasseLors du procès de l’ACCA, jeudi dernier, le président Philippe Clarissou a évoqué cette interrogation, indiquant qu’elle avait été écartée notamment après l’étude des différentes trajectoires balistiques possibles, l’angle de tir étant encombré par des arbres pour le jeune homme.Seule l’adolescente, qui s’est toujours incriminée, a été renvoyée devant la juridiction pour mineur. Jugée à huis clos, elle a été condamnée à un an de prison avec sursis, le retrait définitif du permis de chasse, l’interdiction de détenir une arme pendant cinq ans et la confiscation des scellés. Les réquisitions du procureur étaient similaires à la condamnation prononcée. 

Pierre Chambaud

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