Lamazière-Basse retrouve sa fière église après des travaux exceptionnels
Tout le monde est sous le charme de cette restauration. L’église de Lamazière-Basse, enfin dans sa beauté originelle. Ou tout au moins, dans celle que lui ont laissée les siècles et d’anciennes restaurations. C’est pourtant une restauration malheureuse dans les années 80 qui a mis en péril l’édifice du XIIIe siècle : des lauzes bien trop lourdes qui ont affaibli la charpente et poussé les murs jusqu’à craindre un effondrement. L’église a d’ailleurs été fermée au public en 2015 avant que cette nouvelle restauration ne vienne sauver l’édifice inscrit à l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques.
Une large collaborationLes travaux ont débuté en janvier 2023 grâce à la mobilisation de nombreux partenaires. À commencer par les élus de Lamazière-Basse dont la pugnacité a permis l’adhésion autour du projet de restauration… et de son financement : commune, Fondation du patrimoine, Drac, Département et Région, Haute Corrèze communauté également… À l’occasion des prises de parole lors de l’inauguration, vendredi matin, cette large collaboration et l’engagement de tous ont été particulièrement salués.Le maire de Lamazière-Basse, Jean-Pierre Delbègue, a mis en avant également « l’implication totale des entreprises, le soutien des habitants, croyants ou non-croyants, car selon l’élu, chacun a estimé que cette église romane constituait le patrimoine communal ».
La foi des anciens
La représentante du Département, Marie-Laure Vidal, a rappelé que « c’est la foi des anciens » qui a érigé ces églises et qu’elles sont de tout temps le théâtre des évènements marquants d’une vie, heureux ou tristes ».Lors de la visite de la restauration, le député François Hollande a été guidé par l’architecte en chef des Monuments historique, Stephan Manciulescu. « Nous sommes tous émerveillés par cette restauration et c’est un bon investissement… Cela permet à des métiers d’excellence de se déployer comme ici à Lamazière-Basse ».Quant à Etienne Desplanques, le préfet de la Corrèze, il a fait remarquer que l’État donnait ici, en Corrèze, « des preuves d’amour ». Allusion à la subvention d’État qui s’élève sur ce projet à 40 % de la dépense quand le plus souvent, elle ne dépasse pas 20 %.
Tout le monde a pris plaisirC’est que cette belle église de Lamazière a été considérée comme d’intérêt régional, tout comme sa restauration. Et Pascal Cavitte pouvait fièrement affirmer que le conseil régional, « ce n’est pas seulement les grandes infrastructures, les grandes politiques régionales… mais aussi une attention au patrimoine ».De son côté, Stefan Manciulescu a relevé la qualité et le grand savoir-faire des entreprises retenues. « Et tout le monde a pris beaucoup de plaisir à travailler sur ce chantier ».Pour l’homme de l’art, la réussite de cette restauration, son importance, « tient aussi beaucoup à ce qui ne se voit pas, notamment la reprise des fondations, les travaux de consolidation à la base, ou la restauration de la charpente dans les règles de l’art ». Durant les travaux, plus visible et plus spectaculaire avait été la dépose pierre par pierre du clocher-mur et sa reconstruction. Le père Jacques Sanou aussi est heureux : « je crois que dès les prochaines semaines, je vais pouvoir célébrer dans l’église ».
Arnaud Besnard
Dans les coulisses du chantier de restauration de l'église Saint-Barthélemy