Des voitures de police incendiées devant un commissariat du Vaucluse
Quatre voitures de police ont été incendiées dans la nuit de mardi à mercredi devant le commissariat de Cavaillon dans le Vaucluse (sud), ville où une opération "place nette" anti-drogue est en cours, a-t-on appris de source policière.
"Toute la police nationale est mobilisée, le ministère de l'Intérieur est mobilisé pour répondre à cette attaque. On va redoubler de présence sur la cité du Dr Ayme et sur toutes les cités de Cavaillon", a déclaré aux journalistes sur place le directeur interdépartemental de la police nationale, Emmanuel Desjars de Keranrouë. Il a estimé que l'action relevait probablement de "représailles vis-à-vis de l'action de la police" contre le trafic de drogue dans cette ville d'un peu plus de 25.000 habitants. Dans le cadre de cette opération "place nette" ces dernières semaines, 25 personnes ont été mises en gardes à vue, "20.000 euros saisis, 15 kilos de cannabis, 6 kilos de cocaïne, une dizaine d'armes, armes longues, armes de poing également saisies", a-t-il déclaré.
"Terrorisés""Ça s'est passé à 4 h 50 ce matin (...) ils (les trois policiers présents, ndlr) ont été terrorisés", a raconté de son côté l'adjoint départemental du syndicat de police Alliance, Grégory Lorient. Grâce à l'intervention rapide des pompiers, il n'y a pas eu de dégâts à l'intérieur du commissariat et aucun blessé n'est à déplorer.
Aucun des trois fonctionnaires présents n'a été blessé et "les cinq individus qui étaient en garde à vue dans les geôles du commissariat ont été transférés à l'hôtel de police d'Avignon", a indiqué la préfecture de Vaucluse dans un communiqué. "Un commerce et un logement adjacents ont été touchés mais les habitants ont pu le réintégrer", selon la préfecture qui rappelle également "le contexte de pression renforcée sur le trafic de stupéfiants à Cavaillon" ces dernières semaines.
Police scientifique sur placeLes quatre véhicules, deux "sérigraphiés" police et un banalisé, sont encore stationnés devant le commissariat, dont la façade a été noircie par les flammes, ont constaté des journalistes de l'AFP sur place. Des membres de la police scientifique travaillent dans le périmètre de sécurité installé afin de recueillir les "traces et indices qui pourraient nous permettre de nous conduire à ceux qui ont fait ça", selon M. Desjars.
L'enquête a été confiée à la division de la criminalité organisée et spécialisée d’Avignon du chef de "destruction, détérioration ou dégradation du bien par moyen dangereux pour les personnes, commise en raison de la qualité de la personne dépositaire de l’autorité publique", a déclaré la procureure d'Avignon, Florence Galtier. La peine encourue pour ces délits est de 20 ans d’emprisonnement et 150.000 euros d’amende, a-t-elle souligné.
AFP