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Vendée Globe: la nouvelle aventure autour du monde de Guirec Soudée

"Je n'ai qu'une envie: c'est de partir naviguer maintenant !", lance le navigateur de 32 ans, dans un grand sourire décontractée, à quelques semaines seulement de cette course qu'on surnomme "l'Everest des mers".

Depuis la mise en route de son projet en 2021, ce breton originaire des Côtes-d'Armor a pris ses quartiers dans un hangar du port de Concarneau, avec une jeune équipe de six à huit personnes, déterminée à "se faire une place" dans le milieu de la course au large.

Le navigateur a racheté l'Imoca (bateaux monocoques de 18 m du Vendée Globe), skippé par Benjamin Dutreux, neuvième de la dernière édition, et s'est engagé en 2022 avec son sponsor Freelance.com, société positionnée sur le marché du travail indépendant.

"J'ai commencé ma carrière avec des projets en solitaire un peu hors des clous, mais j'ai toujours eu un gros esprit de compétition. Me retrouver au départ du Vendée, c'est en même temps un truc de dingue et une forme d'évolution naturelle pour moi", dit-il.
D'aventurier à régatier
Dix ans plus tôt, Guirec Soudée s'était fait connaître en parcourant les mers du globe avec sa poule rousse Monique, lors d'un long périple en voilier, où il était notamment resté en hivernage pendant 130 jours, enfermé dans les glaces du Groenland.

"Addict à l'océan", il était reparti en 2021 pour une traversée de l'Atlantique à la rame qui avait duré 107 jours. "Des aventures magiques, mais j'aime aussi aller vite aujourd'hui", promet ce père de deux enfants.

À son retour à terre, il a posé le pied pour la première fois sur un vrai bateau de course et s'est lancé dans l'apprentissage express de l'art de la régate aux côtés de marins chevronnés comme Roland Jourdain, double vainqueur de la Route du Rhum.

"J'ai pris mon pied à découvrir tout ça: avancer rapidement dans des mers formées grâce aux réglages, jouer avec les systèmes météo... j'ai encore à apprendre mais je me sens dans mon élément désormais", lâche-t-il joyeusement depuis le pont de son monocoque.

Au sein de la flotte des bateaux à dérives engagés sur le Vendée Globe, plus lent que les bateaux à foils mais aussi plus robustes, il a régulièrement figuré en bonne place à l'issue des courses qualificatives ces deux dernières années.
"Rarement assez"
Il ambitionne avant tout de "réussir à terminer un nouveau tour du monde" dans de bonnes conditions, mais se prend parfois à rêver de la première place d'un classement officieux entre les équipes à budgets plus modestes.

"Oui il y a un petit match dans le match entre nous, même si on s'entend tous bien ! Cela permet de se donner une petite dose de motivation supplémentaire dans les moments difficiles... car il y en aura", prévoit-il déjà lors de cette course autour du monde en monocoque, en solitaire et sans assistance.

Pourtant, les mots manqueraient presque à ce jeune cap-hornier quand on l'interroge sur ses appréhensions pendant la course. "J'ai surtout hâte d'y être: les quarantièmes rugissants, les paysages qui défilent, la liberté, j'en ai rarement assez", note-t-il.

Et ce n'est pas non plus la solitude ou l'ennui qui risquent d'inquiéter cet habitué des marathons autour du monde. Contrairement à la plupart des bateaux en lice, il n'a pas installé Starlink (système internet par satellite, NDLR) sur son navire "pour rester le plus déconnecté possible".

"Je ne suis pas trop Netflix dans les Mers du sud, par contre j'ai prévu des fils de pêche pour tenter d'attraper des bons poissons et changer un peu du lyophilisé. On va essayer d'aller vite, mais je compte quand même bien profiter du voyage !"

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