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Un nouveau lieu à la gendarmerie de Guéret pour mieux accueillir les victimes de violences intrafamiliales

Dans cet ancien appartement entièrement réaménagé pour accueillir la MPF de la Creuse est affichée sur l’un des murs une affiche du film Vice-versa. Rien d’anodin dans ce choix quand on sait que ce long-métrage a notamment pour thématique les émotions et l’enfance.

En effet, ce nouveau lieu dont dispose la gendarmerie de Guéret vise à mieux accueillir toutes les victimes de violences intrafamiliales dont les mineurs.

À l’écoute des victimes de violences intrafamiliales

« Les MPF sont venues remplacer les brigades de prévention de la délinquance juvénile, retrace l’adjudant-chef Sandrine Démurger à la tête de la MPF de la Creuse. Jusqu’à présent, pour auditionner les enfants, nous n’avions qu’une seule salle à l’hôpital de Guéret que l’on partageait avec la police. » Désormais, le groupement de gendarmerie de la Creuse dispose de son propre lieu dédié aux victimes de violences intrafamiliales.

Les Maisons de protection des familles ont été mises en place à la suite du Grenelle des violences conjugales en 2019. Celle de Guéret existe depuis le 1er janvier 2021 et se trouvait dans un simple bureau de la gendarmerie jusqu’à présent. Le but des MPF est de répondre présent auprès d’un public cible : les victimes et co-victimes de violences intrafamiliales. Elles sont un point d’entrée unique pour l’ensemble des partenaires sociaux du département y compris sur le volet judiciaire.

Désormais, dans un cadre plus discret et plus accueillant, Sandrine Démurger et son adjointe Cindy Rosec peuvent accueillir des enfants mais aussi des adultes victimes de violences intrafamiliales. « On peut avoir des situations avec des orientations de la part de nos partenaires, mais ce sont toujours les brigades qui mènent l’enquête ensuite », détaille la gendarme.

La salle d'audition des mineurs victimes de violences intrafamiliales.

Ainsi, ce nouveau local va pouvoir favoriser l’audition de ces victimes. « C’est plus confortable de parler quand on est dans la discrétion, convient Bruno Graffouillère, à la tête du groupement de gendarmerie de la Creuse. La société a évolué, il y a quelques années, les violences intrafamiliales étaient tues. C’est bien pour l’équilibre social que cela soit traité. »

Un constat que partage Sandrine Démurger. « La parole se libère parce qu’on fait de la prévention. À force d’en discuter avec les jeunes, c’est ça qui aide à libérer la parole. » La prévention fait partie intégrante du travail des deux gendarmes guérétoises qui font partie des 8 Creusois formés pour auditionner les mineurs victimes de violences intrafamiliales.

L’importance de la prévention

Durant l’année scolaire 2023-2024, Sandrine Démurger et Cindy Rosec ont visité 114 classes dans des collèges du département menant des ateliers de prévention sur différents thèmes. Parmi les 2.250 élèves sensibilisés, plusieurs situations problématiques ont pu être détectées. Trois affaires ont été judiciarisées, notamment pour viol, violence conjugale et harcèlement sexuel. « Mais il y a énormément d’enfants qui sont venus nous parler, tient à souligner Cindy Rosec. Ces interventions permettent de prévenir des situations qui auraient pu virer au drame. » Depuis le 1er janvier 2024, 32 mineurs ont été auditionnés et 79 victimes de violences intrafamiliales sont suivies par la MPF de la Creuse. Un suivi personnel grâce notamment aux bracelets anti-rapprochement et aux téléphones grave danger. « Des outils très utiles dans des situations parfois très compliquées », a rappelé Bruno Graffouillère.Déceler et résoudre ces situations problématiques, Sandrine Démurger et Cindy Rosec pourront continuer de s’y atteler dans ce nouveau lieu bien plus propice.

 

Vincent Faure

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