Lee Miller, Bronski Beat, Un couple parfait… : Découvrez les nouveaux coups de cœur "culture" de nos journalistes
On vous dit tout sur les nouveaux coups de coeur "culture" des journalistes de la rédaction :
SérieUn couple parfait. Nicole Kidman en riche romancière à succès (Greer), Liev Schreiber en mari attentionné (Tag), Isabelle Adjani en amie française un brin nymphomane (Isabel), et de jeunes acteurs au talent certain : la série Un couple parfait, diffusée sur Netflix, a pour elle un beau casting et aussi, pour tous ceux qui aiment les histoires de famille avec secrets et relations empoisonnées, une double ambiance. Greer Garrisson Winbury et Tag Winbury forment un couple parfait, et ils sont entourés d’une famille parfaite. Leur maison sur l’île de Nantucket est grande et très chouette. La plage est là, à quelques mètres. Il fait beau. Un des fils, Benji, va épouser sa fiancée, Amelia, le lendemain. Tout a l’air léger, voire gentillet, chez cette riche famille. Rien ne l’est et c’est quand on retrouve un corps sur la plage au lendemain de la répétition de la cérémonie de mariage que se dévoilent peu à peu les turpitudes et les mensonges, les addictions et les tromperies. Accident ou meurtre ? La froide romancière à succès, le mari amateur de femmes et d’alcool et tous les autres membres de cette famille deviennent suspects. On prend plaisir à voir tomber les apparences, on suit les interrogatoires menés par les deux flics et les dégâts causés par les révélations avec délectation. La mise en scène, le jeu des acteurs, la musique, on aime tout dans cette mini-série de 6 épisodes. Nathalie Goursaud
Jeux de sociétéFairy Ring, un jeu familial et féerique. L’automne et son ciel gris vous pèsent déjà ? L’univers enchanté de Fairy Ring va vous redonner le sourire. Ce jeu familial (Repos production), esthétiquement très réussi avec ses fées et ses champignons colorés, n’a rien de sorcier : côté pile, chaque joueur va bâtir, au fil des tours et en posant des cartes, son propre village de champignons ; côté face, il promènera sa fée de champignon en champignon, le plus habilement possible puisque les points sont marqués par les joueurs propriétaires des champignons visités par les fées… La prise en main est simple (dès 8 ans), mais le jeu se révèle vite très stratégique ! Une jolie réussite.Arthur Cesbron
Bande dessinéeLa Révolte en riant. Le bandeau promotionnel sur la couverture affiche : « La meilleure BD que j’ai jamais lue », signé Sandrine Deloffre. La dessinatrice. Dessous : « Moi aussi », Guillaume Meurice. L’auteur. Bon, déjà, on n’a pas ouvert l’ouvrage qu’on se marre. Et ce n’est pas près de s’arrêter. Les animaux ont (enfin) décidé de se rebeller contre les humains. Et… Et c’est tout en fait. Oui, OK, le résumé tient sur un post-it. Mais L’Idiot de Dostoïevski aussi et il fait mille pages et on ne rigole pas. Certes, le propos n’est pas vain. La vacuité et l’imbécillité d’un monde productiviste et autodestructeur, tout ça tout ça. Mais surtout, des animaux à se rouler par terre. Avec des punch lines en fond de scène qui rappellent les meilleurs albums de Léonard. Un renard censé être futé, qui se révèle ne pas être le couteau le plus aiguisé du tiroir. Un chien abandonné qui prend sa revanche. Des punaises de lit devenues héroïnes. Vous pouvez le lire à vos enfants, l’offrir à vos grands-parents. Ou vous le gardez tranquillement. Peu importe. (Editions Dargaud, 48 pages, 13,50€)Simon Antony
MusiqueBronski Beat : The age of consent. Il y a tout juste quarante ans, le monde entier dansait sur Smalltown boy, le tube d’un tout jeune groupe britannique, Bronski Beat (photo Paul Cox). Portée par la voix angélique du chanteur Jimmy Sommerville et sa mélodie simple et mémorable jouée au clavier, la chanson a traversé le temps et reste l’un des titres les plus marquants des quatre dernières décennies. Tout d’abord parce qu’il est irrésistible - impossible de l’oublier après l’avoir entendu - mais aussi pour le message qu’il véhicule. Plus qu’un “simple” tube pop, Smalltown boy est aussi un cri de protestation contre l’homophobie et le rejet de la différence. Ce qui distinguait Bronski Beat de ses pairs, c’est un engagement sans faille pour l’égalité entre les humains, quels que soient leur genre ou leur orientation sexuelle, mais aussi contre les injustices sociales à l’heure du thatchérisme. L’écoute de la réédition exemplaire de l’album The age of consent, avec de multiples bonus, montre que ces thèmes restent toujours d’une brûlante actualité. Rémi Bonnet
Cinéma
Lee Miller. Ce qui frappe dans Lee Miller, ce n’est pas la réalisation, assez classique voire académique du premier film d’Ellen Kuras avec flashbacks et autres accessoires de biopic. Non, ce qui frappe, c’est ce qu’il laisse apercevoir du destin exceptionnel de cette mannequin devenue photographe de guerre. Passée l’introduction qui nous permet juste de comprendre d’où elle vient, le long-métrage trouve sa vitesse de croisière, rythmé par les moments d’Histoire que vit Lee Miller, au plus profond d’elle-même. Photos à l’appui, décryptées, racontées par le biais du cinéma qui, curieusement, ne s’était jamais intéressé à cette figure si romanesque. Kate Winslet, qui s’est beaucoup investie dans le projet, livre une prestation formidable, volant logiquement la vedette à des seconds rôles, en retrait.Thierry Senzier