Transition IA et data des PME dans le Puy-de-Dôme : "Il faut miser sur les compétences humaines !"
Belle carte de visite?! Jean-François Deldon a passé onze chez Michelin au service de simulation numérique en R & D, avant de fonder Yakadata en 2023 à Clerlande dans le Puy-de-Dôme.
Ardéchois d’origine, passé par le lycée du Puy-en-Velay avant de rejoindre l’école des Ponts Paris-Tech en « mathématiques appliquées et informatiques », le Puydômois de 37 ans avait bien l’idée au fond de lui de créer sa boîte. Mais « je ne me sentais pas prêt. »
Pas de budgetIl se rassure… en pilotant la transformation digitale et data d’une entité de 11.000 personnes. Et intègre l’incubateur Michelin pour tester son idée : viser un marché de niche.
Plutôt que les grandes entreprises, il accompagnera des PME dans leur transformation data et intelligence artificielle (IA).
Deux écueils à contourner : « Les petites entreprises ne savent pas toujours par où commencer. Et elles ont peur de ne pas avoir les budgets pour le faire. »
Donc, pour être au fait de toutes les aides financières qu’elles peuvent mobiliser, Jean-François Deldon entre dans la toute première promotion du programme de BPI France, baptisée IA Booster. Ykadata est ainsi parmi les cent premières entreprises certifiées en France.
De l'humain, rien que de l'humainIl s’affirme encore en écartant l’approche standardisée et met le cap sur l’humain, rien que l’humain. On parle bien d’IA et de Data?? Il sourit : « Il faut miser sur les compétences humaines?! L’IA est un outil, rien de plus, rien de moins. »
Il a déjà accompagné plus d'une quinzaine de PME partout en France. Ici, à Clermont-Ferrand, par exemple, un cabinet de gestion de patrimoine de quatre personnes, un cabinet d’experts-comptables de vingt personnes ou une entreprise industrielle d’une centaine de salariés.
Tout commence par un diagnostic. Comptez une dizaine de jours. Pour 13.000 € environ dont, depuis le mois d’avril, 50 % pris en charge par BPI
Puis, Jean-François Deldon rencontre les salariés pour comprendre leurs attentes, leurs besoins. Il regarde « avec eux, métier par métier », quelles sont les tâches qui leur font perdre du temps, quelles solutions leur seraient les plus utiles « et surtout quels outils ils utiliseraient réellement.»
Former les salariésDu concret, focalisé sur les améliorations les plus pertinentes, qui sera ensuite testé puis mis place.
Pour l’une des entreprises, « nous avons formé les salariés à l’utilisation d’un logiciel qu’ils avaient, mais n’utilisaient pas pour réaliser des synthèses écrites de réunions. Cela a permis d’améliorer le fonctionnement collaboratif et d’accélérer la prise en compte de demandes de clients. Nous avons aussi créé un petit outil IA pour exploiter les données de cette PME et formé les salariés pour effectuer les bonnes requêtes. C’est toujours une question de connaissances humaines… si on veut avoir le résultat que l’on attend?! »
Cécile Bergougnoux