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Indonésie: l'ex-général Prabowo Subianto va accéder à la présidence

L'ex-ministre de la Défense qui succéde à Joko Widodo, surnommé "Jokowi", au pouvoir depuis 2014, va ainsi prendre les rênes de la troisième plus grande démocratie au monde et première économie d'Asie du Sud-est.

Prabowo l'a très largement emporté dès le premier tour en février dernier, avec 58,6% des suffrages, face à deux autres candidats.

Ses détracteurs lui reprochent d'avoir bénéficié d'un fort soutien de Jokowi, accusé d'avoir mis les ressources de l'Etat au service du candidat et de son colistier Gibran, qui n'est autre que le fils aîné du président sortant, âgé de 37 ans.

La sécurité a été renforcée à Jakarta avant la cérémonie d'investiture avec environ 100.000 policiers et militaires mobilisés. La circulation sera restreinte dans le centre de la capitale dimanche alors que Prabowo doit parader entre le Parlement et le palais présidentiel.

Des dizaines de milliers d'Indonésiens sont attendus le long du parcours pour saluer le huitième dirigeant du pays devenu indépendant en 1945, après des siècles de domination néerlandaise.

Plusieurs dirigeants ou responsables étrangers sont annoncés pour la cérémonie d'investiture.

Le Premier ministre australien Anthony Albanese a dû annuler sa venue en raison de la visite en Australie du roi Charles III.
Droits de l'homme
Des ONG et d'anciens chefs militaires accusent Prabowo, alors à la tête d'une unité de forces spéciales, d'avoir ordonné l'enlèvement de militants pro-démocratie sous le régime du dictateur Suharto, à la fin des années 1990.

Selon la Commission des disparus et des victimes de violences (Kontras), 23 militants ont été enlevés entre 1997 et 1998.

Neuf ont été retrouvés vivants, un a été retrouvé mort et 13 sont toujours portés disparus.

Démis de ses fonctions militaires en 1998 en raison de ces disparitions, Prabowo a toujours rejeté ces accusations et n'a jamais été inculpé.

Longtemps privé de visa par les États-Unis et par l'Australie pour ces allégations de violation des droits humains, il a connu un retour en grâce en tant que ministre de la Défense et a effectué de nombreuses visites à l'étranger dans ces fonctions y compris à Washington et Canberra.

Durant la campagne électorale, son équipe a remodelé son image pour en faire un "grand-père sympa", grâce notamment à une très forte présence sur les réseaux sociaux.

La décision de choisir Gibran comme colistier pour la vice-présidence s'est également révélée populaire, mais a aussi suscité la controverse. Il a en effet fallu une modification de la loi électorale par une commission présidée par le propre beau-frère de Jokowi pour abaisser l'âge des candidats et permettre ainsi à Gibran de se présenter.

Si Jokowi laisse un pays qui connaît une croissance stable autour de 5%, Prabowo se veut encore plus ambitieux avec un objectif élevé de 8% de croissance.

Concernant la politique étrangère, Prabowo s'est engagé à s'inscrire dans la stratégie des non-alignés chère à l'Indonésie, tout en promettant d'être plus audacieux.

Après une première visite en Chine à la suite de son élection, il s'est rendu en Russie, en Arabie saoudite et en Australie.

Il s'est élevé contre l'Union européenne et sa volonté de restreindre l'entrée dans l'UE de produits issus de la déforestation, une décision qui a été repoussée d'un an à décembre 2025.

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