World News in French

Après son grand-père et son père, Tiphanie Terrade prend la direction de la filature familiale en Creuse

L’entreprise est implantée en bordure de la Creuse, dans une vallée encaissée, où cet automne pluvieux la rivière est particulièrement sonore. Sur ce site, en 1913, la famille Terrade a racheté la foulonnerie à draps qu’elle a par la suite reconvertie en filature.

En juin, Tiphanie Terrade, 28 ans, est devenue la présidente de la SAS familiale qui a pris le relais de la SARL dirigée par son grand-père puis par son père.

Par attachement à Felletin et la filature

Tiphanie a grandi à Felletin, elle a fréquenté le collège du bourg puis le lycée d’Aubusson. Elle a ensuite obtenu un BTS d’opticien-lunetier à Lyon. Elle a exercé ce métier pendant quelques années à Lyon puis à Clermont-Ferrand. Elle était cependant tenaillée par l’envie de vivre dans sa Creuse natale et de reprendre la filature.

« Je suis partie à 18 ans, j’avais envie de voir autre chose. La ville, c’est bien, la campagne, c’est encore mieux. »

Alors, depuis un an, la jeune femme vit à Felletin. Elle a préparé la reprise de l’entreprise, ce qui ravit Michel, le grand-père âgé de 86 ans, toujours présent à la filature, et Thierry, son père, 59 ans.

L’attachement à Felletin et à l’entreprise familiale a influé dans la prise de décision de Tiphanie, encouragée aussi par le dynamisme de la filière laine, par l’action de Lainamac à partir de Felletin-Aubusson, par le rayonnement désormais international des journées de la laine de Felletin.

Avec six salariés

La France dispose d’une petite dizaine de filatures, dont deux sont implantées en Creuse, où elles se complètent.La filature Terrade, labellisée entreprise du patrimoine vivant, englobe la filature elle-même (quatre salariés) et la teinturerie (deux teinturiers). L’entreprise s’appuie ainsi sur six personnes, sans compter Tiphanie. Elle a pris le temps de dresser un état des lieux, de réfléchir aux moyens de développement. Sa priorité est d’améliorer les conditions de travail dans des bâtiments qui portent le poids des décennies.

Une teinturerie...

C’est le cas en particulier pour la teinturerie qui a renouvelé totalement son personnel, formé en bonne partie par Thierry Roger et la repreneuse de la teinturerie d’Aubusson, Nadia Petkovic.

Manon Fleuret, jeune femme issue des Beaux Arts, a ainsi appris le métier sur le tas. Elle est en contrat de professionnalisation. Elle fait équipe avec un jeune Guinéen, marié, père de famille, qui signera un CDI après l’obtention de son titre de séjour.

... et une filature

Les quatre salariés de la filature sont en poste depuis des années, ils arrivent à la cinquantaine. Les impressionnants métiers des années 1940-1950 n’ont pas de secrets pour eux. Ils savent les entretenir et en assurer la maintenance. Comme à la teinturerie, ils travaillent en majeure partie de la laine française. Elle est destinée au secteur de la bonneterie, à la tapisserie et au tapis, en particulier à la Manufacture Pinton et à des artisans lissiers.

De plus en plus, des éleveurs, lassés des prix de vente dérisoires, valorisent la laine de leur troupeau et font ainsi appel à Terrade. La clientèle est régionale mais surtout nationale. Une petite partie de la production est vendue, dans la boutique de la filature, lors des visites guidées assurées par l’association Felletin patrimoine environnement.

Le produit des journées de la laine représente près d’un mois du chiffre d’affaires annuel de l’entreprise ! Aussi, Tiphanie veillera à l’attractivité de son stand les 25, 26 et 27 octobre.

Читайте на 123ru.net