Plus de 200 pêcheurs convergent vers le Limousin pour traquer le carnassier à Vassivière

Jamais les lieux n’avaient vu une telle concentration de pêcheurs ! 102 embarcations, avec à leurs bords deux personnes chacune, sont parties à l’assaut de Vassivière depuis la plage d’Auphelle, samedi 19 et dimanche 20 octobre, dans le cadre de la Mercury Fishing Cup, championnat de France de pêche des carnassiers aux leurres en bateau.

Une compétition organisée pour la toute première fois ce week-end sur le grand lac situé entre Haute-Vienne et Creuse. « C’est un lac relativement grand et il se trouve au centre de la France. Ce qui facilite la venue d’un maximum de compétiteurs », commente Alexandre Portheault, vice-président de la Fédération française de pêche sportive (FFPS), qui co-organise la compétition avec Mercury, marque de moteurs de bateau.

Les bateaux des équipes engagées dans la Mercury Fishing Cup sont partis de la plage d’Auphelle pour ensuite rejoindre leurs postes respectifs.

Une véritable reconnaissance pour le site de Vassivière 

Celui qui est aussi maire de la commune de Solignac, près de Limoges, ne cache pas sa fierté de voir le site qu’il connaît bien recevoir un tel coup de projecteur. La Mercury Fishing Cup a été retransmise en direct sur internet et de nombreux médias spécialisés et généralistes ont fait le déplacement.

C’est une reconnaissance pour Vassivière et pour la région. Nous attendions 350 personnes par jour durant l’événement. Les campings ont rouvert pour le week-end. Et des gens sont venus s’entraîner en amont. Le but est de faire découvrir cet endroit propice à la pêche des carnassiers. C’est une étendue d’eau de 1.000 hectares, bordée de forêt. Et donc de bois immergés qui sont autant de refuges pour les poissons. Nous avons ici de très belles populations de brochets, de perches et de sandres.

Des membres de l'équipe de France...

Des espèces qu’Anthony et Sébastien Poutier, deux frères respectivement âgés de 40 et 36 ans, sont venus traquer ce week-end à Vassivière. Ils ont parcouru les quelque 650 kilomètres qui séparent leur Normandie du Limousin, pour participer à la compétition. « Ce lac a une certaine réputation. On sait qu’il y a pas mal de gros poissons qui dépassent largement le mètre », souligne Anthony qui, comme son frère, est membre de l’équipe de France de pêche des carnassiers en bateau.

Les compétiteurs étaient libres de pêcher là où ils le souhaitaient sur le lac d'environ 1.000 hectares.

Équipe de France qui était d’ailleurs au complet ce week-end au Mercury Fishing Cup. « C’est la seule date qui constitue le championnat de France, c’est une obligation d’être là pour pouvoir se qualifier en sélection nationale », indique Alain Marragou, capitaine des bleus qui, à l’occasion, se feront les ambassadeurs de Vassivière auprès de leurs supporters. Car l’endroit est visiblement apprécié de ces sportifs. Notamment de Nicolas Delebarre, coéquipier d’Alain Marragou, et également membre de l’équipe de France :

« Ce lac comprend des postes de pêche variés, avec des cassants, des zones encombrées, d’autres qui le sont moins. C’est un lieu très intéressant, car il se prête à la pratique de nombreuses techniques. »

Record. Plusieurs poissons dépassant le mètre ont été capturés ce week-end à Vassivière, dont un brochet d’1,19 m, dimanche 20 octobre.

...et des débutant(e)s

Mais la Mercury Fishing Cup ne s’adresse pas uniquement aux pêcheurs aguerris. La manifestation est ouverte au public le plus large possible. Avec pour seule exigence que les personnes soient licenciées et puissent former un binôme (le championnat se dispute par équipes de deux). « Cette année, le plus jeune participant a neuf ans. Le plus âgé doit avoir 68 ans », illustre Alexandre Portheault.

Bien qu’encore largement sous-représentées, les femmes étaient aussi de la partie ce week-end. En témoigne la présence de Julie Grandin, 28 ans, qui participait à sa première compétition de pêche en compagnie de son conjoint. « Le principal défi pour moi est de prendre du poisson. Je viens vraiment ici pour le plaisir et pas pour la gagne », confie la jeune femme originaire du département des Landes.

Julie Grandin, 28 ans, est venue des Landes pour participer à sa première compétition à Vassivière.

Un chèque de 10.000 euros pour les gagnants 

Qu’ils soient néophytes ou chevronnés, tous les compétiteurs ont été soumis aux mêmes règles : capturer des brochets, sandres ou perche de belles tailles. Et cumuler le plus de points possibles. « Lorsque l’on prend un poisson, on retient le carré de sa longueur en centimètres, ce qui nous donne un nombre de points. Par exemple, un brochet de 100 cm vaudra 10.000 points », explique Alexandre Portheault.

Le règlement ne prend en compte que les prises conformes à la maille en vigueur localement (60 cm pour le brochet, 50 cm pour le sandre et 25 cm pour la perche). Et tous les poissons doivent être relâchés après avoir été capturés et comptabilisés par des membres de l’organisation.

Le lac regorge de perches, sandres et brochets.

Traquer efficacement le carnassier nécessite une bonne lecture de la morphologie du lac et de ses rivages. Même si les pêcheurs sont équipés d’échosondeurs, appareils leur permettant de repérer la présence de poissons sous leurs embarcations. Mais la Mercury Fishing Cup est aussi une épreuve d’endurance. Les participants ont effet dû rester sur l’eau de 9 h 30 à 17 h 30, sans pause, le samedi, en supportant une météo fraîche et particulièrement humide. Et de 9 heures à 15 heures le dimanche, avec, cette fois, un temps plus clément.

Nombre de compétiteurs auront certainement été motivés par les prix, le premier étant doté d’une somme de 10.000 euros (assorti du titre de champion de France), le second de 2.000 euros et le troisième de 1.000 euros.

Une compétition de retour en 2025 ?

2.500 euros de lots étaient par ailleurs à remporter ce week-end, dans le cadre d’une tombola organisée par la FFPS, en lien avec la Mercury Fishing Cup. L’intégralité des recettes recueillies via cette opération sera reversée aux fédérations de pêche de Haute-Vienne et de Creuse pour contribuer à rempoissonner le lac ou à installer des récifs destinés à favoriser le développement de la biodiversité aquatique.

De quoi faire durablement de Vassivière une destination qui compte sur la carte des spots pêche des carnassiers en France et en Europe. Vassivière où, nous dit-on, pourrait être de nouveau organisée la Mercury Fishing Cup en 2025. Et, peut-être, les années suivantes.

Résultats. À l’issue de la compétition, l’équipe Courte-Michaud est arrivée en tête. L’équipe Lochon-Djelassi arrive en deuxième position. L’équipe Saint-Léger - Vigier-Guy se place à la troisième place.

Texte et photos : François Delotte