La passion du théâtre de l’Allier à Paris
Son nom, il le reconnait lui-même, est moins connu que son visage, mais il n’en fait pas toute une histoire. Comédien et metteur en scène depuis longtemps, il se revendique, avec un grand sourire, le roi des seconds rôles. « Un film ne peut pas être bon sans de bons seconds rôles », précise-t-il. Il peut être fier, avec quantité de films et de séries TV à son actif.
« Ma maison à Cusset est mon refuge »Michel Crémadès, c’est son nom, lui qui, quand il n’est pas à Paris, habite Cusset depuis bientôt dix ans. Né en 1955 à Kouba, en Algérie, alors française, d’une famille d’origine espagnole, lui et sa famille quittent le pays devenu indépendant en 1962. Direction la région parisienne. Le jeune Michel est d’abord plus intéressé par le football dont il est toujours un fervent amateur et qu’il a pratiqué, que par le théâtre. Tout jeune, il est captivé par les films du dimanche soir à la télévision, et admire les seconds rôles de l’époque, les Roquevert, Carette ou Tissier. Il prend des cours de comédie et, en 1982, la télévision et l’émission à succès « Le petit théâtre de Bouvard », le font connaître du grand public. Dès lors, il va enchaîner les rôles au théâtre, à la télévision, au cinéma. L’artiste fait de fréquents allers et retours entre Cusset et Paris, car « c’est à Paris que se font les affaires dans ce métier, mais je retrouve très vite ma maison à Cusset dès que je le peux, qui est mon refuge et me permet de souffler, dans cette petite ville à taille humaine qui me convient très bien. »
C’est grâce à Bernadette son épouse, née à Vichy, qui a toute sa famille dans la station thermale, que le couple a choisi de venir s’installer en Bourbonnais. Et elle aussi a été contaminée par le virus du théâtre, (en amateur précise-t-elle), faisant partie de la troupe locale « Cymbal Théâtre » qui joue actuellement sur différentes scènes de la région vichyssoise « Un ouvrage de dames », une pièce de Jean-Claude Danaud. Tous deux, aussi passionnés l’un que l’autre, sont très complices et avouent se faire répéter l’un l’autre, car Michel est actuellement en train de préparer une comédie de Ray Cooney, « Tout va très bien », dans laquelle il sera aux côtés de Laurent Ournac et Arthur Jugnot, un migrant Albanais « qui vient mettre le boxon dans une famille anglaise » (fous rires garantis). La première sera jouée à Clermont-Ferrand, le 16 janvier, puis en tournée dans toute la France, en Suisse et en Belgique.
Souvenirs à la pelleAux murs de leur salon cussétois, les nombreuses photos de tournages racontent toute une histoire, ici au théâtre avec Jean-Paul Belmondo, là avec Michel Piccoli, Roland Giraud, Alain Chabat, là avec Clémentine Célarié, ou Marthe Villalonga pour laquelle il a beaucoup de tendresse, côtoyée il y a longtemps dans la série Maguy avec Rosy Varte, et bien d’autres… Que de souvenirs. L’affiche de la comédie « Les faux British », qui a obtenu un Molière de la Comédie, est en bonne place, rappelant bien des souvenirs émus à l’acteur : « celle-ci, qui continue de tourner, on l’a jouée pendant six ans, à Paris au théâtre Saint-Georges, puis partout en France et à l’étranger, quel succès ! » Mais c’est à Cusset que Michel Crémadès aura l’occasion de mettre en scène « Les Brèves de comptoirs », pour les dix ans de « Soif de théâtre », en octobre 2018. « C’est par l’intermédiaire de mon épouse qui connaissait cette association, que l’on m’a demandé de monter cette modeste comédie, impliquant les membres de l’association, qui n’étaient pas du tout comédiens mais s’en sont bien sortis, après plusieurs répétitions qui n’étaient pas tristes. Tous étaient fiers de se produire sur la scène du théâtre local. » Un très bon souvenir qui semble avoir marqué Michel et son épouse, et tous les apprentis comédiens, même si « Soif de théâtre » n’existe plus maintenant. Si Michel Crémadès, avec son agenda très chargé, a adopté Cusset où il aime se ressourcer, les Cussétois l’ont adopté également, qui le saluent quand ils le reconnaissent au coin d’une rue, étonnés de le rencontrer là. Ces rencontres lui procurent toujours beaucoup de bonheur, personnage humble et fort sympathique, qui aime sincèrement le contact avec les gens. Et ça, c’est pas du cinéma…