Fuite en avant
Il le faut reconnaître. L’espèce humaine a de la constance. De la suite dans les idées. Non contente de s’entretuer aux quatre coins de la planète, elle déploie également un talent certain, renouvelé, pour saccager son habitat. Et, accessoirement, zigouiller les autres espèces qui ont le malheur de tenter de cohabiter avec elle. Les rapports alarmants de WWF s’empilent, à côté de ceux du Giec sur le climat, au point de boucher l’horizon. Et que se passe-t-il ? On organise des conférences où les grands de ce monde jurent la main sur le cœur et la voix chevrotante que, cette fois, la prise de conscience est bien réelle. Et que plus rien ne sera jamais comme avant. De jolis numéros d’acteurs avec une mise en scène épatante dont la date de validité dépasse rarement les 48 heures. Trop occupés à se livrer une guerre économique sans merci, quand ce n’est pas une guerre tout court, pour écraser et dominer l’autre, les Terriens sont aspirés dans une fuite en avant que rien ne semble en mesure de tempérer et encore moins d’enrayer. Il y a dans ce comportement de prédateurs pathologiques quelque chose d’éminemment auto-destructeur qui finira par menacer l’existence même de l’espèce humaine.
l’éditorial
Dominique Diogon