Après la victoire de l'ASM Clermont sur Vannes : quelles clés pour gagner au Stade Français ?

Vous voulez un résumé éclairant de l’ASM cette saison selon qu’elle joue à la maison ou qu’elle s’exporte ? L’équipe de Christophe Urios est la meilleure équipe à domicile (19 points) et la pire à l’extérieur (0 point), à égalité avec… le Stade Français, son prochain adversaire.

Cela donne ce lundi matin, après sept journées, une 5e place au général un poil flatteuse pour les Clermontois dont la situation reste naturellement fragile, avant la fin du premier bloc de la saison, constitué d’un déplacement à Paris et de la réception de Bordeaux.

Encore un déplacement chez un adversaire obligé de réagir

On ne reviendra pas sur la victoire bonifiée (55-33) du week-end, sur le promu vannetais, elle est à prendre comme une performance comptablement intéressante, mais il y a eu trop d’approximations dans le contenu pour y accoler l’étiquette de « match référence ».

Samedi soir, Christophe Urios a préféré savourer ce nouveau succès maison à 5 points que d’évoquer le voyage à Paris de samedi prochain. Il a juste remarqué l’analogie des déplacements de son équipe :

« On va à Perpignan qui avait le couteau sous la gorge, puis à Toulouse qui venait de perdre deux matchs de suite, un fait rare, et on va aller au Stade Français qui est avant-dernier. »

Le manager clermontois le sait pertinemment, la suite de la saison de son équipe peut s’écrire très différemment selon les performances qu’elle tirera des deux prochains rendez-vous. À commencer par celui face aux Parisiens, vaincus quatre fois sur leurs cinq dernières rencontres.

Jusque-là, l’ASM ne sait pas voyager, on l’a dit, elle affiche des statistiques inquiétantes : 38 points et 4,6 essais encaissés en moyenne sur ses trois déplacements (Racing, USAP, Toulouse). Face à des Parisiens en pleine sinistrose et forcément plus que jamais au pied du mur, comment les Clermontois peuvent-ils inverser le cours de leur saison dès qu’ils s’éloignent du Michelin ?

Conquête, défense, réalisme : voilà le triptyque nécessaire dans la caisse à outils d’une équipe du Top 14 qui se déplace avec de l’ambition. La conquête semble un secteur dans lequel l’ASM parait en mesure de rivaliser et même dominer le Stade Français. La défense reste un domaine très fluctuant, avec parfois des déconnexions inquiétantes. Quant à l’efficacité, ce n’est pas non plus un point fort constant de cette équipe.

S’ils ne maîtrisent pas ces trois clés essentielles, les hommes de Christophe Urios iront très certainement vers une nouvelle désillusion. S’ils se libèrent un tant soit peu dans leurs initiatives et gomment en grande partie toutes les scories qui polluent trop souvent leur jeu, ils ne seront peut-être pas loin de la vérité. Pour le coup, on pourra parler d’un match référence, tout du moins d’un résultat fondateur. 

 

Christophe Buron