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Loi Montagne : cet hiver, la réglementation des pneus évolue dans tout le Cantal

Des rangées et des rangées de pneus. Le stock?? "On doit en avoir entre huit et dix mille", estime Pascal Cantournet en jetant un bref coup d’œil autour de lui. Garagiste depuis plus de trente ans, il est le gérant de Profil Plus, une entreprise familiale du quartier de Lescudillier, à Aurillac.

Ici, monter et démonter des pneus est l’activité principale. "On en fait 350 à 400 lors des grosses journées", sourit le mécano. Mais alors que sa saison hivernale débute, "les clients nous questionnent et s’interrogent", relate l’homme.

C’est qu’à partir du 1er novembre prochain, la Loi Montagne, en vigueur depuis 2021, deviendra plus exigeante.

La loi se durcit

 Pour rappel, la Loi Montagne, relative aux pneumatiques, concerne le Cantal et 33 départements, situés dans des massifs montagneux. "Au départ, c’était une demande des élus qui en avaient assez de secourir des automobilistes naufragés dans leurs vallées", souligne Dominique Stempfel, président du syndicat du pneu.

Jusqu’ici, dans les départements concernés, les véhicules quatre roues devaient alors, du 1er novembre au 31 mars, circuler avec des pneus estampillés  "M + S"  (Mud & Snow, boue et neige) ou "3PMSF" (3 Peak Moutain snowflake). Ces derniers, reconnaissables par un logo représentant "une montagne à trois pics avec un flocon de neige" sont désormais les seuls à être autorisés sur les routes cantaliennes à cette période.

Des pneus "3PMSF"  

Mais alors quelle différence?? C’est simple, "le sigle ‘M + S’ est donné par le fabricant lui-même. Ces pneus étaient montés à l’origine sur des 4X4 et fabriqués puis vendus n’importe où. Ils n’ont ainsi pas de bonnes capacités routières en usage hivernal et sont dorénavant considérés comme des pneus d’été", développe Dominique Stempfel.

À la différence, les pneus homologués "3PMSF" sont eux testés dans des laboratoires et assurés de convenir aux surfaces hivernales. Attention tout de même, certains pneus "M + S" peuvent avoir le label "3PMSF", il faut simplement vérifier que le logo soit sur le flanc. 

Le pictogramme "3PMSF".  

Chaînes, chaussettes

Avoir des "3PMSF" n’est pourtant pas une obligation. Une solution alternative existe. Celle d’avoir dans son coffre deux dispositifs antidérapants, pour deux roues, à l’instar de chaussettes ou de chaînes.

"Le souci, c'est que quand vous prenez la voiture, vous voyez la neige, pas le verglas…", modère Pascal Cantournet depuis son atelier.  "C’est une situation un peu ubuesque", abonde Dominique Stempfel qui considère que "pour l’instant, la moitié du chemin" a été faite.

Pascal Cantournet dans son garage.Quelle verbalisation ?

Quid des verbalisations ? Depuis 2021, c’est une approche pédagogique qui est choisie. Attention, si pour l’instant, il n’y a "pas de verbalisation au plan national, car le décret relatif à une verbalisation n’est pas signé (135€ si elle le devenait)", il peut y avoir des conséquences.

Les pouvoirs publics "peuvent vous arrêter et vous empêcher l’accès à certaines zones", avertit le président du syndicat. Les assureurs pourraient également ne pas couvrir des dégâts éventuels, confie le garagiste Pascal Cantournet qui en a ouï dire. Enfin, pour les chefs d’entreprise, il est utile de rappeler qu’il existe une obligation de produire à leurs employés des outils qui assure leur sécurité.

Texte : Camille Gagne Chabrol

Photos : Jérémie Fulleringer

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