Depuis plus de 40 ans, "Papy" est un des dépositaires historiques de L’Éveil en Haute-Loire
Toutes les 3 minutes, un client franchit la porte du n°8 rue du Valla, à Solignac-sur-Loire : « Comment ça va Papy ? », lance un habitué des lieux. « Donne-moi L’Éveil et un paquet de Gitanes, s’il te plaît ».Didier Broussard s’exécute, toujours avec le sourire. Il est un des dépositaires historiques de L’Éveil, depuis plus de quarante ans. Sa maman, Colette, l’avait précédé aux commandes de l’unique tabac-presse du secteur. « Mais on n’a pas toujours eu L’Éveil. Au début, c’est Mickey, alias Michel Tilier, qui le vendait dans son épicerie », poursuit celui que l’on appelle affectueusement Papy, en référence à son nom de famille (le personnage Papy Broussard incarnait la marque Savane dans les années 80, ndlr).Mickey, un autre commerçant emblématique du village, a aujourd’hui cessé son activité, non sans avoir pris soin de confier la vente de L’Éveil à Didier Broussard. « Il commençait à se faire vieux à l’époque et il trouvait que c’était plus logique que toute la presse soit présente dans un même commerce ».Une centaine de personnes, plus de 120 les meilleurs jours, viennent chercher leur journal et leurs cigarettes, leurs revues ou quelques bonbons pour les plus jeunes.
« C’est un commerce important pour nous, sinon il faut aller à Costaros ou descendre au Puy-en-Velay. Et puis, on aime bien voir Papy ».
Il faut dire que Didier Brossard sait prendre soin de sa clientèle. Il note scrupuleusement sur un carnet les demandes des uns et des autres : « Je garde un exemplaire du journal lorsque les personnes sont absentes. Elles passent la semaine suivante. C’est important de faire ces petites choses ».Didier Broussard entretient un lien d’affection particulier avec L’ÉveilEn tant que dépositaire de longue date, Didier Brossard entretient un lien d’affection particulier avec L’Éveil. Il se souvient des années où le titre était encore imprimé place Michelet, que les porteurs attendaient leurs paquets rue des Tanneries, avant de partir faire leur tournée :
C’était toute une histoire, le bruit des machines, l’agitation des rotativistes, les casses parfois qui faisaient prendre du retard.
Il garde également un excellent souvenir de l’un des fondateurs et dirigeants historiques de L’Éveil, Louis Rabaste.« Il faisait la tournée des dépositaires avec sa femme. Il était très aimable. Je l’aimais bien ».Le temps a passé depuis. « Papy » a été blessé dans un accident qui l’a privé de la mobilité de ses membres inférieurs. Pire, en janvier 2021, il a été victime, avec sa maman, d’un violent braquage, dont il subit encore les conséquences aujourd’hui. Mais il tient à garder le sourire et même si ses horaires d’ouverture ont été réduits, il entend continuer à satisfaire sa clientèle, encore quelques années. Car à l’âge de 60 ans et en raison de sa condition physique, la retraite s’imposera bientôt à lui.Et une chose est sûre, même s’il ne parvient pas à trouver de repreneur, « L’Éveil, je le proposerai à un autre commerçant de Solignac, pour qu’il continue à être disponible sur place ».
Cédric Dedieu