Des hauts et des bas pour les cyclistes auvergnats : le bilan de la saison de Bardet, Alaphilippe et Cavagna
Romain Bardet (photo : Jérémie Fulleringer)
Malade, Romain Bardet n’a pas pu boucler sa saison au Tour de Lombardie mais ce forfait contrariant ne vient pas ternir un bilan bien meilleur que ces dernières années, chez DSM. Car cet exercice 2024 est à ranger presque tout en haut dans l’étagère à souvenirs du natif de Brioude, arrivé au crépuscule de sa carrière à 33 ans.
Certes, le grimpeur auvergnat n’est pas redevenu ce coureur capable de batailler pour la victoire au général sur le Tour, comme à son zénith (2e en 2016, 3e en 2017), mais il a su se réinventer, reprogrammer son logiciel en matière tactique et cela a fini par payer. Il sort en effet d’une saison à part, marquée par au moins deux grands exploits, venant récompenser son audace et son goût (retrouvé) pour la course de mouvement.
Au bout de ces deux échappées, une victoire d’étape sur le Tour, à Rimini et un maillot jaune revêtu pour la première fois, le 26 juin, mais aussi, deux mois plus tôt, une 2e place à Liège-Bastogne-Liège, son second podium sur le Monument wallon, après avoir été 3e en 2018.
Sa volonté de privilégier les victoires d’étapes a failli aussi déboucher sur un premier succès sur le Giro, où Valentin Paret-Peintre l’a privé de ce bonheur, sur les hauteurs de la Bocca de la Selva (2e de la 10e étape).
Bardet aura peut-être sa revanche en 2025. Il reviendra une dernière fois sur le Tour d’Italie en mai avant de tirer sa révérence au Dauphiné.
Julian Alaphilippe (photo Soudal-Quick Step/Tim de Waele-Getty Images)
Julian Alaphilippe et Quick-Step viennent de conclure leur dixième et dernière saison commune. Dix ans durant lesquels Loulou a connu beaucoup de hauts, puis pas mal de bas dont il semble être (enfin) sorti en cette année 2024.
Certes le bilan n’est pas encore à la hauteur de sa dernière grande saison, en 2021, quand il avait notamment levé les bras sur la Flèche Wallonne, le Tour de France et les championnats du monde.
Mais ce cru 2024 a au moins eu le mérite de le remettre en selle. D’abord, parce qu’il a cumulé 71 jours de course, un total qu’il n’avait plus atteint depuis 2018 (74), preuve qu’il a mieux su rester sur son vélo que ces dernières années. Mais surtout, parce qu’il a de nouveau brillé sur des courses de prestige.
Sa victoire d’étape sur le Giro, auquel il participait pour la première fois, lui permet désormais d’afficher à son palmarès au moins un succès sur chacun des trois grands tours. Il s’est par ailleurs signalé sur de grandes courses d’un jour comme sur Milan-Sanremo (9e) ou sur la Clasica San Sebastian (2e).
On pourra néanmoins regretter ses sorties sous le maillot de l’équipe de France. Aux JO, le scénario ne lui a jamais vraiment permis de se mettre en évidence (11e) alors qu’aux Mondiaux, son abandon sur chute a rappelé que les galères le guettaient toujours un peu. À lui de s’en débarrasser définitivement chez Tudor, sa nouvelle équipe.
Rémi Cavagna (photo LNC/V. Vaning)
Rémi Cavagna a-t-il disputé sa dernière course sous les couleurs de la Movistar en fin de semaine dernière, à l’occasion du Tour du Guangxi, course à étapes chinoise qu’il a bouclée à la 38e place ? Malgré un contrat qui court jusqu’en 2026, le coureur auvergnat pourrait en effet quitter la formation espagnole un an seulement après son arrivée, au terme d’une saison galère.
Il y a un an, alors que son contrat avec la formation Soudal-Quick Step arrivait à son terme et qu’il sortait de sa meilleure saison (cinq victoires, dont le général du Tour de Slovaquie), Rémi Cavagna avait répondu aux sirènes de la Movistar qui devait lui confier davantage de responsabilités et même un statut de coureur protégé sur certaines courses. Sa participation au Tour de France 2024 était clairement évoquée.
Mais rien ne s’est passé comme prévu pour le rouleur auvergnat. Son intégration a été rendue compliquée en raison notamment de la barrière de la langue et jamais ses résultats n’ont réussi à décoller : il n’a signé aucun top 10, même en contre-la-montre, pourtant sa spécialité. Contrairement à ce qui avait été annoncé, il n’a pas été retenu pour le Tour de France.
Après cette saison blanche, son avenir au sein de la Movistar est incertain. Comme l’a révélé le quotidien espagnol As, Rémi Cavagna pourrait rompre son contrat un an seulement après son arrivée et rejoindre Groupama-FDJ.
Romain Combaud (photo La Montagne)
Romain Combaud a bouclé l’année 2024 par une découverte : le Tour de Lombardie. C’est la première fois que l’Auvergnat d’adoption participait au dernier Monument de la saison (71e).
Cette année, le coureur de la DSM aura pris part à trois des cinq classiques majeures. À commencer par Milan-Sanremo, où il avait été l’un des derniers fuyards à être repris après une longue échappée (72e). Sur Liège-Bastogne-Liège, il s’était pleinement investi dans son rôle d’équipier (107e), notamment pour son ami Bardet (2e, derrière Pogacar).
Alors qu’il arrivait en fin de contrat, Romain Combaud a prolongé d’une saison.
Léo Bisiaux (photo Decathlon AG2R La Mondiale).
Passé pro dès l’âge de 18 ans dans l’équipe continentale de Decathlon, le Riomois Léo Bisiaux a pris ses marques cette saison en catégorie espoirs (U23), en vue de succès futurs.
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Pas de victoire au palmarès du petit prodige auvergnat mais des jalons posés au fil de l’année, sur les principales courses par étapes de sa nouvelle catégorie d’âge (19-22 ans). D’abord sur la toujours renommée Course de la Paix, début juin en Tchéquie (3e), puis au Giro Next Gen, le Tour d’Italie espoirs, conclu à la 6e place et à la 3e des coureurs de 19 ans.
Mais le meilleur était encore à venir et arrivait fin août avec une 4e place (2e jeune) au prestigieux Tour de l’Avenir.
Vincent Balmisse, Manuel Caillaud et Raphaël Rochette